Metamorphosis
6.6
Metamorphosis

Album de Mercenary (2011)

Déjà handicapé par un line-up évoluant sur chaque album, c’est cette fois le départ, fin 2009, d’une moitié fondamentale de MERCENARY qui a mis les trois membres restants en péril ; mais c’était sans compter la détermination du guitariste pilier (Jakob Mølbjerg) qui a eu vite fait de profiter de l’occasion pour repartir sur des bases plus saines. Comme les tensions entre membres avaient mené à un Architect Of Lies perdant son souffle au fil des titres, seul un batteur s’ajoute donc au groupe, en la personne du réputé Morten Løwe ; toutes les formes de chant incombant désormais à René Pedersen, et les claviers à Martin Buus.

Avec la durée la plus courte de la discographie, Metamorphosis laisse, de prime abord, circonspect, puis finit par pleinement se dévoiler dès lors que l’on s’est habitué aux nouvelles sonorités. Effectivement, Mikkel Sandager étant parvenu à apporter toute une identité au groupe, difficile de lui succéder et conquérir les amateurs des précédents disques. Pourtant, René n’a pas à rougir de son interprétation, davantage classique, voire aux relents parfois Pop, mais restant efficace grâce à l’aspect poussif qui lui est insufflé. La touche Power se voit davantage délaissée, mais l’entrain accordé aux titres est pleinement communicatif, et les harmonies plaisantes profitent à la cohésion avec l’instrumentation.

[...]

Pourtant, ce nouvel album était annoncé comme une continuité de 11 Dreams, dont on retrouve l’esprit, notamment sur les riffs qui n’ont rien perdu de leur superbe. Mais, outre le chant, c’est également toute l’instrumentation qui s’affiche moins véloce. Cela ne gêne en rien la profusion de structures musicales prolifiques, bâties autour d’un attirail rythmique monstrueux.

[...]

Si l’on pensait que la scission du groupe mènerait à un album composé à l’arraché, et bancal, par des membres démotivés, abusant de leurs derniers instants de reconnaissance, il n’en est clairement rien. Metamorphosis s’avère être une très bonne surprise, sciemment et intelligemment construit, entre des guitares expressives et accrocheuses, et une rythmique évolutive puissamment dosée, qui en font un bon successeur à 11 Dreams. René surprend également par son aisance à remplacer son prédécesseur, en apportant sa touche personnelle. Toutefois, certaines tonalités laissent planer le doute quant à une possible évolution musicale que l’on espère ne pas voir survenir.

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AntoineRA
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le 28 oct. 2012

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