En 2009, White rabbits nous avait proposé It's Frightening, soit un album parfait de 10 titres qui réussissait à combiner un classicisme pop de haute volée (avec des arrangements et des lignes de chant à la Beatles) à la fougue rock qu'on pouvait retrouver sur les deux premiers Muse (les seuls qui trouvent grâce à mes yeux).
Difficile de faire mieux quand on a placé la barre à un tel niveau : 3 ans plus tard, le groupe proposait donc ce Milk Famous. 3 ans pendant lesquels on peut imaginer que le groupe a du pas mal cogiter, car on sent une volonté de faire évoluer sa musique vers des schémas un peu moins linéaires que par le passé (le traditionnel enchainement couplet/refrain/couplet), et une envie de suivre des voies un peu plus expérimentales (au niveau de la prod, de l'apport de sons électro). Cette prise de risque (bon c'est pas du Autechre non plus, on se situe plus sous l'influence d'un Radiohead période OK Computer) n'est pas pour me déplaire mais force est de constater que la comparaison entre les deux albums fait avant tout ressortir la qualité d'écriture d'It's Frightening. En perdant l'immédiateté pop qui les caractérisait, les White Rabbits se perdent parfois dans des titres certes jamais désagréables à écouter, mais qui restent plus anecdotiques (malgré les écoutes répétées).
Après, difficile de faire la fine bouche devant certaines pépites : le trio d'entrée (Heavy metal, Im' not me, Hold it to the fire) et le morceau de clôture (I had it coming) prouvent que le groupe avait encore du talent à revendre. Dommage qu'il se soit séparé par la suite.