Big Bad Wolves par trevorReznik
Il faut toujours se méfier des buzz autour d'un film. Surtout lorsqu'ils précèdent leur sortie en salles. C'est "le meilleur film de l'année 2013" pour plein de monde, dont Quentin Tarantino. Rien que ça !
C'est toujours cool que quelqu'un comme lui permette à un film étranger de bénéficier d'un coup de projecteur que les meilleurs attachés de presse du monde n'auraient jamais pu lui apporter, mais bon… Est ce à ce point mérité ?
Sur le papier, l'histoire peut rappeler le récent Prisoners de Denis Villeneuve. Et je m'attendais à voir un film de la même trempe. Mais là où le Canadien réussissait à développer une atmosphère bien pesante et étouffante (et à poser de véritables questions morales), les deux réalisateurs Israéliens se plantent totalement.
Cet échec est en partie dû au fait qu'ils essaient constamment d'injecter une dose l'humour noir dans un scénario qui ne s'y prête pas forcément: on parle quand même ici, entre autres, de pédophilie et de torture !
Je dis pas que c'est impossible à concilier (Inglorious Bastard, C'est arrivé près de chez vous…), mais ici il y a un truc qui marche pas. Peut-être que c'est juste pas drôle. Et du coup, l'humour mal dosé ou mal employé enlève toute crédibilité au scénario et vide les personnages de toute leur profondeur. J'ai pas l'impression que le flic soit concerné, le torturé n'a pas l'air d'avoir mal (ou alors il supporte super bien, car il tombe jamais dans les pommes), et le père tortionnaire ne me donne pas l'impression d'être dévasté par la perte de sa fille. De fait, on assiste à des scènes de violence gratuites, qui ne sont en plus pas vraiment incarnées. Et c'est pas le petit twist final, qui se voudrait sûrement subtil, qui va m'aider à relativiser mon avis : ça me conforte dans l'idée que c'est un film fait par des petits malins qui jouent avec des idées borderline juste pour le fun.
Mais rassurez-vous : contrairement à ce qu'annonce Monsieur Tarantino, l'année 2013 nous a proposé des films bien meilleurs que celui-là à nous mettre sous la dent.