Voilà plus de vingt ans que Throneum sévit ; tout d'abord sous le pseudo Throne jusqu'à 2000, puis, avec le suffixe -um, sous la forme d'un trio réuni autour de Tomasz Hanuszkiewicz alias The Great Executor. Les autres membres d'origine ne font plus partie du groupe, mais ils sont toujours trois actuellement.
Comme je l'avais déjà dit, Throneum bat des records en termes de nombre de sorties, entre les EP et les splits réguliers deux ou trois fois par an ; en parallèle, le groupe sortait également un album toutes les années impaires, jusqu'à 2011. Depuis, il n'y avait pas eu de long format.
En 2016, ils ont non seulement sorti ce Morbid Death Tales, mais également une version réenregistrée d'une démo sortie auparavant. Et un nouvel EP, bien entendu.
Pour en venir à ce fameux album, Morbid Death Tales ne déroge pas à la règle que s'est fixé Throneum depuis ses débuts : faire du black à l'ancienne, à l'époque où le style n'était pas encore bien défini et où l'on se souciait plus de faire le truc le plus evil et le plus sauvage possible qu'autre chose. Throneum emprunte donc autant au proto-black, qu'au thrash ou qu'au death embryonnaire. Le tout avec un son d'époque également, autant sur les EP que sur les albums. Underground jusqu'au bout des ongles, tant qu'à faire.
L'album, donc, est composé de morceaux calibrés sur une durée moyenne assez courte, qui filent à toute vitesse comme si on allait crever avant que ça finisse. Le son n'est donc pas spécialement puissant, ça n'a jamais été le cas chez eux, mais on entend tout distinctement (la voix est tout de même sous-mixée).
Par rapport à ce que je connais du groupe, c'est-à-dire deux albums et une compilation de pas mal de splits et EP, ce dernier-né se situe dans la moyenne : ils ont fait mieux, ils ont fait plus médiocre. Disons que c'est un peu linéaire dans l'ensemble et que les riffs manquent souvent un peu de mordant. Mais leur conviction est restée intacte, c'est certain. Et ce côté teigneux qui prédomine dans leur musique a toujours quelque chose de sympathique.
Ceci dit, si on creuse un peu au sein de cette scène polonaise, il y a un peu mieux à se mettre sous la dent. Par exemple, j'aurais préféré une sortie d'Anima Damnata, groupe avec lequel Throneum avait d'ailleurs un membre en commun. J'aurais apprécié d'entendre quelque chose de plus brutal et de plus dynamique, à l'image de l'album Pestilent Death. On verra avec la prochaine sortie… dans six mois.
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