"Races Conjoined"
Depuis la sortie de Portals To Canaan (2013, tout de même), je commençais à trouver le temps long à attendre la suite. Et pour cause : Erik Lindmark, fondateur, frontman, guitariste du groupe, gérant...
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le 10 juil. 2022
Depuis la sortie de Portals To Canaan (2013, tout de même), je commençais à trouver le temps long à attendre la suite. Et pour cause : Erik Lindmark, fondateur, frontman, guitariste du groupe, gérant d'un des plus gros label du circuit death (le fameux Unique Leader) est mort en 2018.
C'était sans compter sur la détermination de l'autre membre fondateur de Deeds Of Flesh, Jacoby Kingston, qui avait quitté le groupe en 2007 pour revenir précisément pour cet album. Il a réuni un line-up autour de membres restants (Ivan Munguia et Craig Peters anciennement chez Arkaik, et Darren Cesca qui a officié aux fûts dans tout un tas de formations plus ou plus brutalo-techniques) ; Mike Hamilton, batteur historique du groupe, fait encore partie du lot mais son rôle reste indéterminé...
En plus de cela, un grand nombre d'invités sont venus rendre hommage à Lindmark, la liste est conséquente : Luc Lemay (Gorguts), John Gallagher (Dying Fetus), George "Corpsegrinder" Fisher (Cannibal Corpse), Frank Mullen (Suffocation), Matti Way (Liturgy), Bill Robinson (Decrepit Birth), Dusty Boisjolie (ex-Severed Savior), Anthony Trapani (Odious Mortem, Severed Savior), Obie Flett (Pathology), Robbe Kok (Disavowed), Jon Zig (Sarcolytic).
Lindmark, Munguia et Peters sont crédités pour les compos, l'identité de Deeds Of Flesh est donc préservée, et ça s'entend dès le premier morceau. Le death ultra brutal, ultra technique qui a fait la renommée du combo n'a que rarement été aussi bon. Portals To Canaan était déjà brillant, celui-ci se situe complètement dans sa continuité, avec des titres denses et complexes, enchaînant impitoyablement des plans en polyrythmie et riffing ultra-technique, rapide et chirurgicalement précis. Les zicos sont des brutes : Munguia avait déjà montré qu'il n'avait rien à envier à un Erlend Caspersen (et même que son style était plus adapté à la musique de Deeds Of Flesh), le nouveau Darren Cesca envoie du bois par stères, Craig Peters semble avoir haussé son niveau de jeu et de composition par rapport à Arkaik (ce qui n'est pas une mince affaire).
A moins d'être complètement hermétique au death technique (il paraît que ça arrive), il me semble difficile de ne pas apprécier un minimum cet album, tant les tueries s'enchaînent sans baisse de régime aucune, sur des durées qui dépassent souvent les cinq minutes. C'est qu'il faut laisser de la place à tous les guests, quand ils sont parfois jusqu'à quatre à s'égosiller sur un même morceau. Mais pas souci, il y a du riff à foison pour meubler judicieusement.
Portals To Canaan possédait son titre phare (l'ultime Entrances In Decades Of Psychedelic Sleep, dont je ne me suis toujours pas remis), pour Nucleus ce sera probablement Catacombs Of The Monolith, qui propose un riff principal des plus convaincants, pour ma part.
On regrettera donc Erik Lindmark, arrivé au sommet de son art avec un album posthume. Et du coup, ce n'est pas certain que Deeds Of Flesh retrouve un tel niveau avec ce style aisément reconnaissable qui faisait jusqu'ici l'identité d'un des groupes majeurs de la scène brutalo-technique. En attendant, et pour ne pas terminer sur une note négative (ce n'est pas mon genre), cet album va rejoindre mes classiques en matière de technicité brutale à quelques semaines de sa sortie, à l'instar de son prédécesseur.
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Créée
le 10 juil. 2022
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