Fondé en 2003 par deux membres d'Ataraxie, Funeralium est un groupe absolument fascinant. S'il devait y avoir une faction Depressive Suicidal Funeral Doom, Funeralium en serait un des représentants les plus emblématiques.
Je connais très mal Ataraxie, pour n'avoir écouté que très rapidement un ou deux albums. Mais j'ai pu récupérer il y a quelques temps les deux premiers jets de Funeralium, dont le génial Deceived Idealism, qui contient presque quatre-vingt-dix minutes de doom funéraire réparti sur deux galettes.
Of Throes And Blight reprend la même formule, puisqu'on a ici seulement quatre morceaux pour une durée légèrement supérieure.
Funeralium ne joue pas tellement sur le côté monolithique du doom funéraire. La progression des morceaux est certes très lente, ça va sans dire, mais les compos sont loin d'être linéaires, comme ce qu'on peut entendre souvent chez leurs homologues finlandais et européens de l'Est.
Ce qui ressort chez eux, c'est la dépression et le désespoir le plus total. Et pour cela, leur atout majeur est le chant écorché de Marquis, épaulé par celui, guttural, d'Asmael LeBouc : on pourrait comparer son talent à celui de Nattramn de Silencer, tant son chant est évocateur d'une souffrance morale d'une profondeur insondable.
Les quatre titres d'Of Throes And Blight sont faciles à distinguer, tant leur dynamique et leur progression sont distinctes. On a par exemple Spit At My Face..., qui a un profil funéraire très classique, avec son riff entêtant répété sur les onze premières minutes, suivi d'une longue période de léthargie avec des passages en larsen et en son clair, pour terminer sur une accélération death. Vanishing..., en contrepartie, joue la carte du mélancolique et du mélodique, avec plus de variations ; et on a ce passage en son clair absolument magnifique vers les vingt-trois minutes.
Funeralium a renouvelé l'exploit d'accoucher (dans la douleur morale) d'un nouveau chef-d'œuvre de funéraire dépressif dans la même configuration que le précédent jet. Album d'une grande profondeur, beau à pleurer, triste à se pendre, Of Throes And Blight confirme le statut du groupe français au sein de la scène funéraire, celui de référence et de valeur sûre avec une personnalité bien affirmée.
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