The tanned
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Le mystère reste entier. De simple plaisir coupable au début, Gus Dapperton s'est transformé en brute du songwriting. Comment ce type qui a tout pour être m'être suspect - look déplorable, (teinture de cheveux SJW, jeans trop grands délavés à la Billy Crawford, coupe Dugesclin), et aux vocalises R'n'B qu'on pourrait apparenter à une version actualisée de Justin Timberlake - comment donc ce Gus parvient-il à m'impressionner à chaque single (à défaut de le faire sur son album ) ?
De Prune you talk funny à My favorite fish, autant de singles mélodiques presque imbattables en pop actuelle. Une facilité à trouver les mélodies instantanément addictives plus entrevue depuis des lustres. Au départ on pense un peu à Cullen Omori de Smith Westerns, ou à un Mac Demarco sous poppers, mais il y a dans la musique de Gus Dapperton quelque chose de plus libre, d’infiniment plus majestueux que les noms cités précédents. Une volonté de sortir des rangs un peu trop sérieux constitués par des types comme Jake Tatum (Wild nothing) ou les gars de Real Estate.
Oui, Post humorous est une sorte de Feel good music avec un thème funèbre. Un texte dédié à sa sœur avec laquelle il semble avoir traversé de nombreux deuils lorsqu'ils étaient enfants. Un mélange de sentiments étranges les faisant passer du rire aux larmes.
Disons le franchement, Gus Dapperton évoque une sorte de Morrissey de la génération TikTok (la pochette un hommage ?) , soit un mélange de mélancolie et de flamboyance, un garçon imperméable au regard des gens, prêt à se trémousser un bouquet de fleurs à la main. Noel Gallagher avait théorisé sur la question, en énonçant qu'il n'y avait pas de grande pop star sans forte dose de ridicule, étayant sa théorie avec Bowie ou les tenues des Stone Roses. Et Gus Dapperton est aussi ridicule que talentueux.
Toujours est-il que les 4 minutes de Post Humorous laissent penser qu'on est devant le tube indie rock de l'été - si l'expression a déjà eu un sens - et peut-être bien la meilleure chanson de l'année tout court. Un truc à chanter la gorge déployée "But as a, a reminder, ready when you find her, I repress the iridescence of a fire, And won't you mind him ? Steady when you find him, I confess the incandescence of a dyin' light, Oh, oh Consume me through the night". Je m'avance certainement, mais je n'avais jamais vu un tel trait d'union entre la pop grand public à la Michael Jackson et un son rock indé estampillé Pitchfork (cette guitare à la Johnny Marr et ce lyrisme de vous savez qui... encore un truc des Smiths probable influence). L'autre single du futur album First aid, sonne comme du Bill Ryder-Jones en moins revêche.
Gus Dapperton peut-il franchir l'étape supérieure et signer un grand album ? Ça ne serait pas si grave dans le fond si ce n'était pas le cas, je signe pour une carrière à la Jam pavée de grands singles et d'albums plus faibles. Mais ce type à un truc indéniable, malgré les stigmates navrants de l'époque sur le corps, Gus de son vrai nom Brendan Patrick Rice sait écrire de bonnes chansons.
Et ce n'est pas si courant chez les gens de 23 ans.
Créée
le 12 juil. 2020
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