Cet album a un intérêt historique plus qu'artistique.
Son copain - mirrorball qui sortira 5 ans plus tard - est beaucoup plus abouti à tout point de vue. Mais celui-ci a valeur de mythe pour le mouvement musical Grunge.
Neil Young se permet un album "brut" :
- sa voix sonne souvent faux,
- les guitares posent parfois imparfaitement les notes (le crazy horse a vieilli, et ça s'entend...),
- les solos sont beaucoup moins puissants et inspirés que dans nombre d'albums de Neil (seul "Love and Only love" se permet un long solo)
Il n'en demeure pas point que si Pearljam, Sonic Youth et Nirvana ont fait référence à cet album, c'est à coup sûr précisément pour cela :
- les guitares mélangent "son dirty saturé" et riff dans les aigües ("F.... up" est par les textes-mêmes un hymne à la contagion grunge),
- la simplicité de l'approche et des arrangements est revendiquée,
- les mélodies sont efficaces même si peu originales (ex : Farmer John est une reprise, plusieurs titres datent des 70's),
- les thèmes sont profondément humanistes, écologistes et libertaires (Mother Earth, Mansion on the hill).
En résumé ce n'est surement pas le meilleur album de Neil Young. Mais c'est bien celui qui a marqué l'histoire du rock pour les 10-15 ans qui ont suivi.