Aaaah Coal Chamber, voilà un groupe qui a suscité la discorde au sein de la communauté "metal " au sens large, et par la suite au sein de ses fans... Une carrière chaotique riche en rebondissements artistiques (Qui aurait pu croire en l'arrivée d'un album tel que Chamber music après leur premier album ?), mais aussi dans la rubrique people (avec une explosion en plein vol, suite à un échange musclé entre deux de ses membres en plein milieu de leur concert...).
Présent sur la scène Neo metal depuis ses débuts au milieu des années 90, le groupe avait su se créer une identité musicale plus sombre que les autres pionniers du genre (Korn, Deftones, les autres ayant débarqués plus tard).
C'est ainsi que 13 ans après leur troisième et dernier album, Dark Days (un titre n'évoquant pas un avenir radieux pour le groupe...), les 4 membres du dernier line up se sont retrouvés pour écrire ce nouveau chapitre de la discographie disparate du combo de Los Angeles.
Dès l'intro du premier titre "I O U nothing" (titre évocateur que ce "je ne te/vous dois rien", le chanteur Dez Fafara s'adresse à qui ? aux autres membres ?), on reconnaît la patte du guitariste adorant faire grincer son instrument de bruitages en tous genres, et le jeu du batteur. S'en suis un 1er riff à la rythmique simpliste saccadée telle une machine, puis vient le refrain: une sorte de riff punk/hardcore joué en 7 cordes accordées le plus bas possible. Un choix, bien que surprenant, montrant que le groupe sait ce qui s'est fait durant son absence et prouve qu'il est capable de s'en accaparer certains codes et ça marche.
Le morceau passe, après l'effet du premier couplet/refrain, on se répète, un petit break et on repart: c'est long.
Mise à part quelques parties ça et là, on sent qu'il n'y a pas de symbiose au sein du groupe: les musiciens ont écrit des morceaux, le chanteur a posé dessus et c'est tout. Certains morceaux manquent de beaucoup de choses, mais c'est pas grave on ne fera pas d'effort pour améliorer ça.
La voix de Fafara rappelle de par son timbre l'identité du groupe, mais son flow est peu inspiré et manque de parties claires: on dirait plus du Devildriver version light que du Coal Chamber !
Musicalement on est plus dans la continuité de Dark Days agrémenté de plans punk/hardcore, de riffs aux harmonies de Korn et autres vides qui auraient pu être enrichis par du synthé ou autres ambiances mais il n'en est rien.
On laisse la place au néant, au manque d'inspiration, comme si cet album devait être fait et c'est tout, il n'y a aucune envie de le bichonner, le soigner.
Les fans devaient avoir ce qu'ils attendaient, mais le désir de ceux ci ne rivalisait pas avec l'absence d'envie du groupe: un rendez vous loupé.
Qui a ensuite laisser place à de l'amertume semble t il...