On est cons. Cons et obstinés. Obstinés à ne pas admettre que certains styles de musique puissent exister impunément. Parmi ces éternels incompris se trouve le R’N’B’, la K-pop, et l’afro beat jazz funk. Mais surtout le Doom. Le doom est la version musicale du jeu de croc-pomme. On plonge ses oreilles dans un espace irrespirable pour essayer de choper un élément agréable. Dans Scarab de Queen Elephantine, le moment agréable c’est environ la 11ème minute de Crone, là où il y a des riffs. Des riffs dans du doom c’est un peu comme une potatoes dans le paquet de frites de Mc Do : C’est rare, mais ça fait plaisir.
Puisque dans le reste du temps, le but semble être de réecrire la BO de Buffy contre les vampires version mega-dark. Si vous hésitiez encore, nous vous le confirmons : Oui, les joueurs de doom sont tristes. Très tristes et oppressants. Ils laissent aller une note de synthé qui ne varie quasiment jamais, sur laquelle ils superposent la note la plus grave possible de leur basse et de leur guitare. La batterie est lente, presque plus lente que dans du Down Tempo. Et c’est triste. Pas triste comme James Blunt et ses balades sentimentales brisées. Pas triste comme Vitaa après qu’elle se soit faite tromper. Non, triste comme l’image que les chaînes privées se font du métal. Dark, gothique, dépression, automutilation. Bref, tous les clichés. Mais il faut dire que cette musique n’aide pas, puisqu’à travers elle rien n’existe. Bien qu’il n’y ait pas d’image on ne discerne que du noir, du sombre et de l’horreur. Aucune note n’est claire, donc il n’y a pas de mélodie, juste des rythmes tendus et gênants qui s’éternisent. Au début de l’album, on se dit qu’il pourrait y avoir une voix, de manière à accompagner tout cela. Elle arrive. On regrette le silence.
Dans Clear Light Of the Unborn, on part encore plus loin, dans un univers psychédélique où des voix étranges psalmodient, comme dans une prière. Le genre de musique d’ambiance que l’on entend qu’à l’Indien Boutique. Afin de ne pas être encore plus rabat-joie, on pourrait simplement dire qu’il s’agit d’une musique expérimentale que seuls les initiés peuvent comprendre. Alors laissons les initiés faire leur boulot, et écoutons Kyary Pamyu Pamyu. C’est moins darkness.