Shielding : check. Hyperdrive : check. Vomitron : check. All systems are go.

Shipwrecked in Oslo est une pièce historique à conserver précieusement pour les générations futures, susceptible de contribuer à la formation des esprits pour des décennies, que dis-je, des siècles. Car il ya là plus qu'un concert magistral, à la playlist longue et diversifiée, joué au quart de poil par un groupe au sommet de son art, et filmé et enregistré avec talent, goût et ambition. Shipwrecked in Oslo est l'illustration parfaite d'une règle fondamentale de la production de concerts filmés, l'exemple le plus abouti d'une chose que tout groupe, tout producteur qui s'apprête à se lancer dans la réalisation d'une vidéo de live gardera à jamais gravée dans sa mémoire.

NE JAMAIS FAIRE CONFIANCE AU MONTEUR

JAMAIS

JA-MAIS

Je ne sais pas vous, mais quand j'achète un DVD live d'un groupe dont je suis fan, c'est généralement pour deux choses. Entendre le groupe jouer, et voir le groupe jouer. Ca me paraît des plus élémentaires, ce sont les deux conditions les plus basiques pour qu'il y ait même lieu de parler de vidéo musicale. Tout le monde comprend ça.

Tout le monde, sauf, apparemment, le type qui s'est occupé du montage du concert d'Arcturus pour Season of Mist Records.

Le son est impeccable, rien à dire là-dessus. La synchronisation est aussi excellente, et les angles de caméras sont brillamment choisis : toujours centrés sur l'action, avec beaucoup de mouvement mais jamais de flou ni de bordel à l'écran, suivant intelligemment le déroulement du concert.

Pourtant, on a un mauvais pressentiment lorsque, alors que la moitié du premier morceau n'est pas encore passée, les images commencent à se superposer ou à s'imbriquer en suivant des motifs moches et illisibles : t'avais le guitariste, t'avais le bassiste, maintenant t'as les deux ensemble, collés l'un contre l'autre suivant une découpe. Pas une découpe au milieu de ton écran qui te le divise en deux verticalement, noooon, trop simple, ça. Une putain de découpe en spirale. Tu vois plus rien ? Tu ne comprends plus rien ? Tu commences à avoir envie de gerber ? C'est con un spectateur, ça ne sait pas ce qui est bien...

Et c'est comme ça tout le long. Tout le concert est entrecoupé, à peu près toutes les 5 secondes, de ces effets de superposition à la con, quand ce n'est pas un interlude avec des images de sondes spatiales dont on n'a rien à foutre. Le paroxysme du foutage de gueule est sans doute atteint sur The Chaos Path, un des tubes du groupe. Pour l'occasion, toute une troupe de danseurs déguisés en troupe de carnaval infernal montent sur scène. Ils arrivent, le batteur donne la mesure,... et PAF, un logo blanc, opaque, énorme et laid au possible s'incruste sur l'image, occupant la moitié de l'écran pendant deux bonnes minutes. Le groupe et ses danseurs ont du être ravis quand ils ont vu ça à la place de leur spectacle...

Reste donc l'excellente performance sonore, enregistrée avec une qualité digne d'un album studio, et le peu qu'on arrive à distinguer au milieu de la machine à vomi. Le pire étant que cette partie-là n'est pas loin d'être la meilleure production d'Arcturus à ce jour. Il serait dommage de s'en priver, mais on recommandera plutôt la version CD...
Aimfri
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le 29 août 2013

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Aimfri

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