[SPOILERS]

Horreur, malheur et indicible en noir et blanc - et en long-métrage ! - par les papas de l'excellent The Call of Cthulhu. Dit comme ça, ça s'annonçait bien, pourtant.

Je ne reproche pas à The Whisperer in Darkness son côté fauché et quelque peu amateur, ce serait mesquin et stupide. Je ne lui reproche même pas d'avoir voulu faire d'une nouvelle intrinsèquement pessimiste (comme toute l'oeuvre du père Lovecraft) un quasi-film d'aventure, car après tout le cinéma à grand spectacle est bien né dans les années 30...

Il faut même dire que le film a ses instants de génie. La loooongue scène ou Akeley raconte son histoire à la lumière de la bougie, notamment, est un vrai modèle d'intelligence dans l'adaptation, fidèle et efficace, terrifiante d'inactivité. Si le reste du film avait été au niveau de ces quelques minutes, on aurait pu clore le dossier "Lovecraft est-il inadaptable?" une bonne fois pour toutes.

Sauf que. Horreur, malheur, The Whisperer in Darkness décolle, nous effectue son triple axel, et se vautre ensuite de tout son long dans le caniveau du mauvais goût à la sauce numérique. Pourquoi, bon Dieu, pourquoi, alors que le Cthulhu en pâte à modeler façon "remake de King Kong par les studios Aardman" avait si parfaitement joué son rôle la fois précédente, pourquoi, alors que le propos esthétique de départ était clairement la nostalgie vintage du décor en carton et du crin-crin sur gramophone en fond sonore, pourquoi faut-il que ces messieurs de la HPLHS nous pourrissent les yeux et la pellicule avec d'horribles CGI mochissimes, et qui plus est nous les imposent sous toutes les coutures ? Pourquoi, au bout d'une petite heure, tout le film se met-il soudainement en branle pour se faire détester ? J'étais passé outre l'impressionnant manque de figurants et de décor pour les scènes en intérieur du début, les mettant sur le compte du micro-budget-qu'on-ne-peut-décemment-pas-reprocher-aux-fans-voulant-bien-faire, croyant que ça irait mieux par la suite. Seulement, l'accumulation de fautes de goût en tous sens m'a convaincu par la suite que je m'étais trompé : ce n'est pas l'argent qui a manqué pour The Whisperer in Darkness, oh que nenni.

... c'était le talent pour s'en servir, et les tripes pour aller jusqu'au bout de son parti-pris.
Aimfri
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le 29 août 2013

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Aimfri

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