Slow Dance
7.1
Slow Dance

Album de Jeremy Jay (2009)

J'aime bien la pochette, pour commencer. Il en faudrait plus des pochettes aussi simple, aussi couillones. Et puis ça annonce la couleur : la rencontre entre la simplicité et l'élegance, entre le neuf et l'ancien. Du revival ? Appelez ça comme vous voulez, mais pour moi, c'est une manière sympathique d'aborder les années 80 et le glam-rock sans avoir envie de vomir.

Avec sa tête de Beck, son regard de cocker sous Prozac et ses manières de dandy hors du temps, Jeremy Jay ne peut guère compter sur son charisme. Mais du talent et de l'ingéniosité, il en a revendre.

Après avoir exploré la pop sixties avec A Place Where We Could Go, charmant recueil qui sonnait comme une perle retrouvée de Jonathan Richman, nous voilà désormais propulsés dans les années 80, à l'époque où l'artisanat et le synthétique pouvaient (parfois) faire bon ménage.
Mais attention, pas question de danser le disco sur les cendres du punk !

Il s'agit plutôt ici de taper du pied, l'air nonchalant, sur une rythmique froide, adossé au mur au fond d'une salle de danse quasiment vide (l'inaugural "We Were There" et le gentiment sautillant "Gallop").
De chercher sa proie, parmi les néons, et de l'inviter à se déhancher sur le chant maniériste et sensuel de Mister Jay (la délicieuse "Will You Dance With Me", la lancinante ballade "Winter Wonder").

Le minimaliste est de mise et, par miracle, toute la graisse indigeste est allégée. Le synthé ne dégouline pas, la recette est équilibrée.
On est à la limite du kitsch, mais jamais on ne patauge dedans.
Et la soirée pourra se finir avec un langoureux baiser sur les slows "Where Could We Go Tonight" et "Slow Dance 2" qui fleurent bon le romantisme label 80's (les Smiths ne sont pas loin).

Slow Dance est le disque du samedi soir. Celui qu'on passe en boucle sans jamais se lasser. Du glam pas pompeux, de la récup' qui sonne pas toc, et un charme qui ne s'explique pas. Les puristes crieront à l'escroquerie. Pour les autres, une question : Will You Dance With Me ?

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le 5 juin 2013

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dylanesque

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