French girls they want Cartier,
Italian girls want cars,
American girls want everything in the world […]
Black girls just wanna get fucked all night
Fini l’embourgeoisement post-Exile on Main Street avec des albums qui, sans être mauvais, n'étaient pas forcément à la hauteur des Stones, à l'image du parfois poussif Black & Blue. Ici, ils sont de retour et ni le disco, ni les punks ne pourront les enterrer.
Cette époque est marquée par les problèmes de justices de Keith Richards, qui était proche de passer 7 ans derrière les barreaux, qui entraîneront ce dernier à se défaire de ses addictions nuisibles, tant pour lui que pour le groupe (interdiction de séjour, évanouissement sur scène…). En plus de cela, plusieurs courants, surtout féministes et Afro-Américains par le biais du révérend Jesse Jackson, s’offusqueront de la pochette mais surtout des paroles de l'album dont Jagger se défendra en disant avoir caricaturé les clichés racistes et sexistes.
Ce n’est pas tout ce raffut qui empêchera les pierres qui roulent d’être de retour au top à travers ce quinzième album enregistré à Paris en 1977 et 1978, souvent considéré comme le meilleur de l’ère Ron Wood (personnellement juste derrière Tattoo You).
A l’image d'Exile on main Street, ils vont toucher à plusieurs genres, que ce soit dans les nouvelles sonorités que Mick Jagger voulait explorer (le disco avec le dansant Miss You) ou puiser dans les racines du groupe avec l’excellent blues Some Girls, sublimé par l’excellent harmonica de Sugar Blue, la country avec Far Away Eyes ou encore la belle balade Best Of Burden. Rien est à jeter, et on y trouve aussi quelques rocks bruts comme Lies ou When the Whip Comes Down ou encore de surprenantes curiosités comme Shaterred.
Sans pour autant atteindre les sommets qu’ils ont côtoyés entre le single Jumpin’ Jack Flash et Exile On Main Street, Some Girls demeure néanmoins un grand cru Stonnien, provocateur à souhait et nous entraînant, encore, dans un formidable voyage musical entre rock, country et blues, et un groupe qui se met à la page en cette fin de décennie 1970.