Abysmal Grief célèbre cette année ses vingt ans d’existence avec ce quatrième album. Le groupe italien est un descendant direct du doom traditionnel du coin, à savoir les Death SS/Paul Chain et Black Hole, avec une emphase sur le côté occulte et ritualiste et ce côté granguignolesque et théâtral qui les caractérise.


Leurs albums, c’est toujours un peu la même chose, et c’est comme ça qu’on les aime : de prime abord, ça a l’air ambitieux et très sérieux, avec des compos ultra longues, des interludes instrumentaux (encore qu’il n’y en a pas ici), un concept qui tient la route. En pratique, c’est assez linéaire, les morceaux se ressemblent beaucoup et ils flirtent avec le grotesque ; surtout à cause de ce chant entre clair et extrême, grandiloquent et délirant. Il y a aussi cet orgue funéraire qui souligne la mélodie, les coups de tocsin et tout le tralala pour un groupe qui en fait vraiment des montagnes pour développer son concept funéro-horrifico-occulto-rituel.


Du reste, c’est très accrocheur et on ne s’ennuie jamais vraiment. Ce qui peut être perçu comme de l’anticléricalisme tient davantage du pied-de-nez, de la désinvolture et du détournement espiègle que d’une réelle conviction satanique, à mon humble avis.


Sur ce disque, Abysmal Grief a choisi de rendre hommage à un groupe ancestral de doom tradi : Bedemon, avec leur titre Child Of Darkness. Ce groupe a toujours été très proche de Pentagram et n’avait jamais rien sorti d’officiel avant la compilation Child Of Darkness : From The Original Master Tapes, qui contenait le titre éponyme dans une version démo absolument dégueulasse et qui n’avait jamais bénéficié d’un ré-enregistrement correct.
On peut considérer que c’est chose faite avec la reprise d’Abysmal Grief, qui apporte profondeur, épaisseur et son solide second degré au morceau original. Ce qui n’en fait pas un grand titre pour autant, mais c’est une très bonne reprise. Elle se détache assez facilement du reste par ses colorations plus heavy et Sabbathiennes.


J’aime bien ce groupe qui possède cette patte irrésistible et dont l’univers macabre et occulte présente un attrait certain. Du doom très fun, néanmoins fort bien construit et interprété.


Horror Records a sorti les versions vinyle et K7, mais il existe également un format CD chez Terror From Hell Records.


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Man_Gaut
7
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le 15 août 2016

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Man Gaut

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