Même pas peur !

A en croire le nom du groupe, et un peu les couleurs dominantes de la pochette, on pourrait dire que Dark Moor est un groupe de Death ou de Black metal. Et bien non, perdu, c'est plutôt du power-metal symphonique, ce qui veut dire que le chanteur sait vraiment chanter, que les musiciens savent vraiment jouer de leurs instruments, et que tous ils ne sont pas complètement dépressifs et qu'ils sont même bien humains. Bon je ne dit pas là que tous les groupes de Black ou Death-metal sont des amateurs, mais bon, la plupart, quand-même... faut vraiment avoir l'esprit complètement vidé de toute envie de vivre pour n'écouter que ça en boucle. De temps en temps, pour se défouler, après une dure journée, par exemple, ça fait pas de mal et c'est suffisant, mais trop... ça rend fou ?

Et ça tombe bien, car des grunts digne de black-metal ou de death, et bien il y en as ici seulement de temps en temps, voir rarement. Ceux qui sont fans donc de belle musique et non d'un exutoire auditif de leurs mal-être seront donc ravis. Cela ne veux pas dire que cet album est du pop-rock super joyeux à en faire danser tous les nenfants, non non, car derrière les chants mélodieux, le symphonique majestueux, se cale un rythme power-metal bien speed, et tout de même bien lourd. Les fans donc des tubestes Avantasia ou Delain risquent un peu d'être trop secoués ici, car on est un niveau "au dessus" dans le metal...

En effet, mis-à part "The chariot" et "Lovers", qui ont des rythmes plus proches du heavy, les titres " Whell Of Fortune, Death, The emperor " eux sont bels et bien du power-metal. A l'image d'un Luca Turilli, les parties symphoniques sont très présentes ici, pareil pour les chœurs, qui viennent donner de l'ampleur au refrains sans pour autant éclipser la voix de l'excellent chanteur. Là où Dark moor se distingue, c'est ça façon d'alterner ses parties musicales avec solos de guitare/parties symphoniques avec une aisance efficace. En cela il se démarque un peu, même si les structures des morceaux restent trop souvent les mêmes, à savoir [couplet-refain] x2, solo refrain.

Même si "Death, The star, et The emperor" sont moyens, tous les autres morceaux sont efficaces et valent le détour, principalement "The chariot, Whell Of Fortune, The Hanged Man et The fool". Un peu mitigé pour "The moon" qui reprend une mélodie bien connue de Beethoven... Mélodie que j'ai toujours trouvée super-chiante, et là ce n'est pas mieux, heureusement, Dark moor pendant 10 min ne l'exploite pas sous toutes les sauces mais en fait un bon mélange metal/symphonique, et des parties orchestrales de leurs propres composition viennent s'ajouter à celles de Beethoven, ce qui en fait un titre relativement intéressant, un bon exemple de fusion entre classique et metal, de la même manière que Rhapsody of Fire l'avait fait avec sont "The wizard last rythmes" .

Mais le meilleur titre reste sans doute le monumental "Devil in a tower". Un condensé de tout cet album, grunts brutaux, musique énergique et majestueuse, refrain mémorable, et surtout ce passage d'une minute entière aux chants polyphonique, avec rien derrière, à capela ! Carrément inédit pour un groupe de metal, ce passage inédit fait de cette chanson déjà magnifique une oeuvre originale, incomparable ! Le passage chanté aurait été soulant s'il était trop long, mais là il est juste long comme il faut, suffisamment pour donner toute sont authenticité au titre, sans casser le rythme de l'album. Bref impossible de ne pas adorer cette merveille.

Bref malgré quelques titres un peu faibles d'où le chant va se perdre dans les chœurs, ou bien tout simplement parfois pas inspiré, tout le reste de l'album vaut largement le détour, car il est je pense, le meilleur du groupe. Et quand on succède à la chanteuse Elisa C.Martin et sa voix unique, on pourrait dire que ce n'est pas gagné d'avance... mais pour le nouveau chanteur Alfred Romero, même pas peur, il réussi avec brio à surpasser sa devancière, en tout cas pour cet album...