Parmi les nombreux projets de l’increvable Rogga Johansson, Putrevore est sans doute mon préféré. L’association avec Dave Rotten, vocaliste d’Avulsed entre autres et surtout patron du label Xtreem Music, est vraiment synergique : ce dernier est doté d’un des gutturaux les plus redoutables du circuit et le riffing de Rogga Johansson est doté d’un son puissant et caverneux avec un feeling old school indéniable ; rien de bien technique là-dedans, on est sur du riff pachydermique en mid tempo et bien rentre-dedans, spécialité du sieur Johansson. J’ai d’ailleurs toujours trouvé que le chant de Dave Rotten était beaucoup mieux assorti au death basique de Putrevore qu’au death aux plans mélo/groovy d’Avulsed.
Après un Macabre Kingdom (2012) qui m’avait mis une belle mandale dans la tronche, Tentacles Of Horror enfonce bien le clou en se situant toujours dans le même esprit avec une avalanche de nouveaux plans lourdingues, aux riffs régulièrement ponctués d’harmoniques.
C’est encore Brynjar Helgetun (Crypticus, The Grotesquery) qui a pris les fûts de session, comme sur le précédent.
Dave Rotten s’est occupé de la production, pour un résultat extrêmement convaincant.
Ceux qui ont apprécié Macabre Kingdom seront à nouveau comblés avec Tentacles Of Horror ; car Putrevore n’est pas un groupe pour lequel on attend un quelconque renouvellement, changement d’orientation ou innovation. Ce qu’on veut, c’est du gros riff old school qui tache, garanti cent pour cent authentique et sans artifice ; surtout aucune démonstration technique, on reste sur une accroche simple et directe. Et c’est exactement ce qui nous est proposé.
Putrevore ne s’encombre pas d’intro ou interludes, de passages ambient ou même de samples. C’est le death metal dans sa plus pure expression, et c’est ce qui m’a toujours plu chez eux.
N’empêche qu’avec une musique plus épurée tu meurs, ils arrivent à nous faire taper du pied et headbanger en continu.
Putrevore a beau d’avoir rien de particulièrement génial, la scène death metal a besoin de temps à autre de groupes de ce style ; surtout quand c’est parfaitement exécuté par une équipe de vieux briscards chevronnés qui connaissent aussi bien le métier.
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