Une référence dans le Blues Rock contemporain

Quand sonne l'hymne original The ballad of John Henry de l'album éponyme, l'auditeur(trice) se retrouve tout de suite transporté(e) dans un univers qui mêle sur plus de 6mn :
- Led Zeppelin ou le Floyd des 70-80's,
- Du blues fort de solos de guitares autour desquels s'articulent les titres,
- De sonorités hard rock.

Au second titre, la reprise de Stop! (immortalisée par la chanteuse Sam Brown) se réinvente avec les mêmes ingrédients :
- le power trio (guitare, basse, percussions) agrémenté de cuivres ;
- un blues - cette fois lent - avec une guitare qui étire des solos majestueux de guitares qui se répondent. La référence à Pink Floyd (Obscured by clouds) n'est pas usurpée car les guitares laissent parfois flotter les notes, parfois lancent des riffs rageurs autour desquels s'enroulent les gammes.
- un chant soul puissant et légèrement rocailleux.

En somme :
- l'inspiration est ce qui se fait de mieux dans le Rock et le Blues.
- la technique est celle des maestros Rory Gallagher et Eric Clapton (auxquels il se réfère volontiers).

Au final, The Ball of John Henry est une alternance :
- un tiers de reprises de mythes (Sam Brown, Tom Waits, Nina Simone...)
- deux tiers de titres originaux.

Le tout reste très homogène pour développer le thème de John Henry : héros folklorique américain, afro-américain sorti de l'esclave pour devenir un ouvrier hyper costaud.
- Trop souvent le blues ressasse le même monologue d'un cœur masculin quitté par la femme qu'il aime. Certes Joe n'y coupe pas (The Great Flood). Mais même dans cet exercice, il ne se contente pas de sa technique musicale et vocale. Il étale les pleurs de sa guitare avec le soucis de créer derrière une rythmique qui rappelle The House of the Rising Sun.
- Il écrit surtout des textes qui - mis bout à bout- forment une longue et intéressante complainte ouvrière.

Bref un album référence dans le blues moderne.