Il était temps que Rites Of Thy Degringolade (RoTD) nous sorte une suite à son dernier album en date, soit An Ode To A Sin datant de 2005 quand même.
Il faut dire qu'il y a eu une longue pause après cet album, une séparation qui a duré près de dix ans. Paul Kressman a fini par se liguer à nouveau avec Jay Wroth pour faire revivre le projet, Dylan Atkinson, alias N.K.L.H. (Amphisbaena, Antediluvian), étant le troisième laron et second gratteux.
Ce que j'ai toujours aimé dans ce groupe, et que je continue de retrouver dans ce dernier jet, c'est cette façon bien à lui de s'approprier des influences très classiques, autant en black qu'en death.
On est toujours en terrain connu avec eux, mais leur interprétation des plans à la Morbid Angel, du black orthodoxe ou des tendances plus modernes, dissonantes, du metal extrême est tout à fait personnelle. Leur patronyme y est sans doute pour quelque chose, mais il y a une certaine désinvolture dans leur propos, une forte propension à ne pas respecter les codes à la lettre.
Rien que la durée, aléatoire et parfois très longue, des morceaux montre qu'ils laissent libre cours à leur imagination.
L'album commence d'ailleurs par les deux morceaux les plus longs, dix et neuf minutes respectivement. Il y a tellement de choses qui se passent au cours de ces deux titres qu'on a du mal à trouver le temps long. Si le premier joue un peu avec les nerfs de l'auditoire, avec son tempo un peu paresseux et ses syncopes successives qui laissent à chaque fois croire que c'est fini pour mieux redémarrer derrière, le second part un peu dans tous les sens entre les passages orthodoxe, les plans à la Immolation et un côté martial qui apparaît à deux reprises.
The Universe In Three Parts avait déjà été présenté en 2017 et avait fait l'objet d'une sortie K7 à lui tout seul. Un titre de bonne facture, même s'il est, pour moi, le plus faible de l'album.
Le suivant est bien plus percutant, balançant sur deux minutes un up tempo accrocheur. On se rend compte à cette occasion du travail des guitares, chacune jouant sa propre partition complémentaire de l'autre, ce qui fait la richesse mélodique des compos du combo.
Le groupe canadien continue sur la même tendance, s'autorisant quelques petits écarts de conduite par moment, l'expérimentation chez eux restant toujours dans le domaine du dérapage contrôlé.
Un RoTD fidèle à ses principes, depuis le début. On ne s'ennuie jamais avec eux, c'est une chose certaine. Et on sent que tout cela a été pensé et travaillé dans un soucis de cohérence, tout en livrant un rendu très personnel. Je continue donc de soutenir ce groupe, qui n'a pas fini de surprendre.
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