Moby Dick entre deux eaux
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Comment faire du bon death suédois après 1997 ? Après que la vague buzzsaw se soit effacée au profit du melodeath, tendance qui elle-même s’épuisera fort rapidement, le death suédois a un peu perdu de son mordant et de son intérêt. Bien sûr, on tombe toujours régulièrement sur quelques bonnes surprises, mais en général les fers de lance du death suédois font aujourd’hui pâle figure face à leurs homonymes de la belle époque.
Faire du death suédois aujourd’hui présente deux difficultés. La première, est de ne pas tomber dans la caricature du genre et de pomper les poncifs swedeath. J’en veux pour preuve le dernier Entrails, étron métallique d’un ridicule consommé. La seconde est de justement ne pas renier l’héritage de cette scène, car ce sont des productions cultes, de Left Hand Path à The Jester Race, qui ont forgé la réputation et la richesse du death suédois. Entre ces deux difficultés, il s’agit donc de trouver un équilibre. Et je crois que Blood Mortized, avec The Demon, The Angel, The Disease, a plus ou moins trouvé cet équilibre. Sorti en 2013 chez Chaos Productions, label mexicain que je vous recommande, cet album est une réussite incontestable. Laissez-moi vous expliquer pourquoi.
D’abord, le son. Blood Mortized ne fait pas dans le buzzsaw de base, et n’essaye pas d’obtenir le son le plus gras possible pour que ça sonne comme Left Hand Path. Je me répète, mais allez écouter un ou deux titres du dernier Entrails pour vous rendre compte à quel point ce genre de caricature peut être horripilant. Et d’un autre côté, The Demon, The Angel, The Disease n’a pas le son trop propre, trop léché, trop lisse qu’on retrouve dans chaque nouveau skeud d’Amon Amarth ou d’Arch Enemy. J’ai l’impression que Blood Mortized a su trouver un juste milieu entre ces deux extrêmes, et propose, toujours dans l’optique de trouver un équilibre entre les racines old-school et la modernité, un son à la fois épais, propre mais pas trop, et c’est ma foi fort réussi.
Au niveau des compos, la patte suédoise est omniprésente. On retrouve les mêmes gammes qui ont fait le charme d’un Slaughter Of The Soul ou d’un Dark Recollections. Cette même alliance entre riffs pachydermiques et solis bien maîtrisés. Cette même voix gutturale, mais pas vomitive, growlée mais toujours audible et assez intelligible. Blood Mortized utilise tous ces codes brillamment sans faire du réchauffé, et à travers chacun des 12 morceaux qui composent l’album, on retrouve un feeling propre au groupe. Par ailleurs les breaks et les solis ne souffrent d’aucune démonstration technique stérile (Les frangins Amott, prenez-en de la graine.), ni de cet amateurisme qu’on aurait trop facilement tendance à associer à l’aspect DIY de la scène swedeath.
Bénéficiant d’une production épaisse et moderne, Blood Mortized arrive à donner de la fluidité à des titres pourtant tranchants et brutaux. Cet album est une réussite, certes pas solitaire, mais suffisamment flamboyante pour qu’elle soit soulignée.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Buzzsaw ist krieg: Le death metal, ou comment la Suède a sauvé les années 90.
Créée
le 30 mars 2016
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