Sept ans depuis le dernier album, quatre depuis leur dernière sortie (l'EP Concrescence Of The Sophia) : Mournful Congregation tourne au rythme du genre qu'il pratique, le doom funéraire.


Leur discographie, bien que relativement pauvre en albums longue durée (cinq en vingt-cinq ans de carrière), propose quelques classiques du genre, qui font aujourd'hui école.
Pour ma part, leur génie de m'est jamais apparu aussi clair qu'à l'écoute de The Book Of Kings, album d'une beauté à couper le souffle et qui fait partie de mes références du style funéraire.
Autant dire que The Incubus Of Karma était attendu avec une certaine impatience.


Mournful Congregation a recruté depuis la dernière fois un nouveau batteur en la personne de Tim Call, que les fans de Sempiternal Dusk, Terror Oath et Weregoat connaissent bien. Pas d'autre changement à signaler dans le line-up, qui est toujours mené par le membre fondateur Damon Good, également instigateur de l'excellent projet StarGazer.


Au fur et à mesure des écoutes, je suis de plus en plus convaincu que The Incubus Of Karma figurera parmi mes classiques en funéraire. Il semble se bonifier avec le temps.
Le style caractéristique du groupe australien est de plus en plus perceptible : ces passages mélodieux superbes, comme on peut l'entendre d'emblée sur l'intro, qui contrastent avec les gros riffs lourds typiquement funéraires.
L'album est construit sur deux diptyques entrecoupés d'un interlude instrumental (fabuleux), qui est le morceau titre. La progression des morceaux est bien entendu très lente, ce qui justifie leur durée conséquente (entre quinze et vingt-deux minutes) qu'on ne sent pour ainsi dire pas passer.


Plutôt que de livrer une œuvre basée sur un profil monolithique, comme on dit, à l'instar de bon nombre de groupes de funéraire, parfois une solution de facilité quand on n'a pas d'idée, Mournful Congregation compose des morceaux mélodiquement très riches qui ne lésinent pas sur le nombre de notes jouées à la minute. Son style fait d'ailleurs souvent figure de mélodeath au ralenti.
La dimension funéraire est cependant omniprésente, renforcée par des fines nappes de clavier qui n'occupent jamais trop d'espace aux dépens des plans de guitare, et c'est très bien comme ça ; la tristesse qui émane des morceaux est touchante au plus haut point.
L'album se termine pourtant sur une note presque épique avec A Picture Of The Devouring Gloom... qui ne manque pas de variations de tons et même de rythme au fil de ses vingt-deux minutes.


Je ne le saurai sans doute qu'a posteriori, mais il est possible que Mournful Congregation ait encore accouché d'un chef-d'oeuvre ; pas tout à fait à la hauteur de The Book Of Kings, mais peu s'en faut. Le funéraire est un genre très exigeant et avec lequel il est facile de se planter. Le groupe australien a d'autant plus de mérite et continue de prouver qu'il y a encore des sorties passionnantes qui voient le jour.


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Man_Gaut
8
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le 23 juin 2018

Critique lue 80 fois

Man Gaut

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