Je vais encore pouvoir dire du bien de ce petit groupe vénézuélien, de ceux que j’affectionne tant qui évoluent dans l’ombre en toute humilité tout en délivrant une musique d’une sincérité touchante.
Là encore, le duo a fait dans l’artisanal et le raw. Mais leur death teinté de black lui-même teinté de doom, occulte à souhait, tendant gentiment vers le bestial s’il le faut, m’a une nouvelle fois touché.
Non seulement ils savent composer sur dix minutes et plus, mais leurs riffs peuvent accrocher une oreille entraînée et exigeante, tout en restant dans une musique orientée principalement sur les ambiances.
Les trois compos sont de qualité équivalente, denses et passionnantes jusqu’au bout, faciles à identifier. Par rapport à l’œuvre précédente, j’ai l’impression qu’ils ont davantage travaillé la composante, dirons-nous, mélodique, en tout cas les harmonies de guitare. On reste sur du trémolo très grave, mais on remarque avec un peu d’attention des lignes superposées et ce à pas mal de reprises. Ce qui leur donne un peu de cachet, une certaine classe. Ils ont donc évolué depuis leurs débuts très primitifs. Tout ceci contrastant d’autant plus avec la part bestiale qui reste de mise.
Je continue de soutenir ce groupe qui réussit avec brio un exercice périlleux en ne proposant que trois titres pour une demi-heure de musique. On a vu bien des échecs retentissants sur ce type de format. Mais Cthonica triomphe dans cette épreuve avec panache et je reste sur l’idée qu’il y a de l’héroïsme dans leur démarche.
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