Serocs, formation mexicaine (qui n’a en fait de mexicain que son fondateur Antonio Freyre) affiche actuellement un line-up qui lui donne des allures de supergroupe :
- Jason Hohenstein, ancien hurleur chez Lecherous Nocturne
- Pat Tougas, Canadien impliqué dans pas moins de cinq projets différents, pour la plupart death metal
- Timo Häkkinen, batteur de Kataplexia et Vile en live (c'est presque un palindrome)
- Mike Poggione, avec son impressionnante basse sept cordes, qui partage son temps entre Monstrosity et Vile notamment.
Forcément avec un line-up pareil, ça a attiré l’attention d’un label spécialiste de la brutalité, Comatose.
Et on peut aisément deviner ce qu’il y a sur cette galette : une bonne demi-heure de gros death aussi brutal que technique.
Le groupe a opté pour une production sans trop d’artifice, ce qui donne un rendu rugueux mais intelligible et préserve l’essence du style : l’extrême agressivité. Les deux guitares sont secondées par une basse au son métallique, qui passe au premier plan sur de courts breaks ou appels d’une demi-mesure.
Serocs ne donne certainement pas dans le mélodique et le gimmick et semble plus proche des formations nord-américaines qu’européennes ou mexicaines en l’occurrence avec des plans qui rappellent du late-Cannibal Corpse, Gorguts (Alienus Gignesthai).
Les compos sont tellement complexes qu’on s’y perd un peu, plusieurs écoutes seront donc nécessaires pour retenir quelque chose de tout ça.
On a droit à tout un tas d’invités, dont le vocaliste fou du Nespithe de Demilich, Antti Boman, et le gratteux/chanteur de Lecherous Nocturne, Chris Lollis. Et d’autres mecs pas spécialement connus.
Malgré l’évidente variété des morceaux et des plans au sein de chaque compo, on a du mal à trouver des riffs sur lesquels s’accrocher ; soit parce qu’ils sont trop courts, soit parce qu’ils se perdent dans la masse.
Etant un inconditionnel de ce genre de death, j’ai quand même apprécié cet album, qui ne figurera pas dans mes préférés de l’année mais qui montre des musiciens très compétents au service d’une musique sincère et remarquablement bien interprétée. Gageons qu’ils travailleront leur ligne directrice et l’originalité pour le prochain jet.
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