Thou Art Lord a vu passer la fine fleur de la scène extrême grecque depuis sa création en 1993 autour des trois protagonistes Necromayhem, The Magus et Gothmog (qui est revenu en 2012) et il réunit désormais, en plus de ces derniers, le batteur J. Maelstrom (Dodsferd, Ravencult) et El (Soulskinner, Nergal).


Huit années ont passé depuis le dernier Orgia Daemonicum, silence qui s’explique sans doute par l’implication des membres dans leurs groupes principaux respectifs.
Le groupe sort son cinquième album sous la bannière Nuclear War Now! et le moins qu’on puisse dire, c’est que le nouveau El s’est énormément impliqué dans sa réalisation : il est crédité pour la composition de l’intégralité des titres – on aurait pu penser que Necromayhem l’était davantage -, seul ou en collaboration, et pour la production en plus de son rôle de guitariste et claviériste.


Le résultat est un album au son moderne et équilibré, un chant partagé entre le guttural très death de Gothmog contrastant avec les voix black de Necromayhem et du Magus, la distinction étant on ne peut plus aisée.
Les morceaux de The Regal Pulse of Lucifer sont un pur… régal ! On retrouve le Thou Art Lord centré sur le riffing death/thrash, usant des claviers toujours à bon escient sur des sonorités subtiles et discrètes. C’est avant tout le travail des guitares qui prime et pour ça le groupe n’a pas manqué d’inspiration : il n’y a qu’à écouter le premier morceau, L’Evangelium de Diable ou Fire and Blood (dont le texte est inspiré de Game of Thrones) pour s’en rendre compte.


La filiation avec les premiers méfaits de Rotting Christ est toujours d’actualité (la même linéarité rythmique et ce riffing caractéristique de Necromayhem) et si l’ambiance est moins prenante que sur des Thy Mighty Contract et Non Serviam, l’album n’a pas pour autant volé son titre tant il est convaincant dans sa dévotion envers le Malin.


Voici probablement le meilleur album de la longue carrière du supergroupe grec, plus épuré que les précédents et plus efficace tout en restant indéniablement diabolique.


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Man_Gaut
8
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le 1 nov. 2015

Critique lue 138 fois

Man Gaut

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