En 2003, deux colocataires new yorkais, Fred Nicolaus & Daniel Rossen (également membre de Grizzly Bear) sortent un album d'une réjouissante bizarrerie The Whitey on the Moon, renommé plus tard lors d'une seconde sortie The Cold Nose.


Définitivement inclassable, cet album oscille entre le folk, l'electro mâtiné de hip hop discrète et de pop bricolée.


Bricolé. C'est le mot qu'évoque immédiatement cet album, complètement barré dans l'enchaînement des samples en surcouche des douces mélodies de guitare & voix... Puis, sans prévenir, cette musique qui enfle, craque de partout, explose... Puis repart de plus belle dans une direction inattendue.


Inattendu. C'est également un mot qui définit bien cet ovni sonore. The Whitey on the Moon, c'est un kinder surprise en poupées russes. Chaque morceau entraîne l'auditeur vers des contrées nouvelles, l'imprévisible pouvant surgir à tout moment, que ce soit par une rythmique changeante, un sample de derrière les fagots, un basculement total de genre, du folk au hip hop, sans transition... Le résultat est toujours réjouissant pour les oreilles, magique.


Magique. Oui, c'est peut être le meilleur terme pour définir cet album. The Whitey on the Moon est magique parce que ses rythmiques déstructurées ballottent l'auditeur ravi d'un bout à l'autre de ses sensations sonores. Parce que chaque titre est une pépite qui subjugue à la première écoute, puis réclame l'attention nécessaire pour une parfaite compréhension du travail accompli, accouchant d'alchimies sonores dignes de la sorcellerie.


Pas vraiment de titres phares à mettre en avant, à part peut être Family Romance, accrocheur et sage par rapport au reste de l'album, comprenez le plus susceptible d'être diffusé à la radio. Personnellement, je suis toujours aussi accro à Sailing by Night, second titre définissant parfaitement ce qui va suivre, entropique et jongleur, une invitation autant qu'un avertissement...


A découvrir absolument. Allez un peu de courage, vous ne le regrettez pas ! Quoique... Un brin de folie est peut être nécessaire pour être réceptif... En tout cas, ça n'arrive qu'une fois par décennie un ovni pareil.

Hypérion
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Ovnis sonores, Albums critiqués notés 9 et Top 10 Albums

Créée

le 2 janv. 2012

Critique lue 399 fois

11 j'aime

6 commentaires

Hypérion

Écrit par

Critique lue 399 fois

11
6

D'autres avis sur The Whitey on the Moon UK LP

The Whitey on the Moon UK LP
MathieuCan
7

Disparate et intéressant

Voici un album bien étrange dans lequel se mélangent habilement electro, folk et rock. La douceur des voix et la production feutrée vous enveloppe de volupté tandis que les rythmiques electro...

le 1 oct. 2014

Du même critique

Princesse Mononoké
Hypérion
10

Un Miyazaki terrestre et mélancolique

Princesse Mononoké est un film à part dans la carrière de Miyazaki, une étape autant qu'une sorte de testament de son art. C'est peut être ce qui en fait l'un de ces films les plus adulés parmi ses...

le 15 juin 2011

482 j'aime

81

Le Vent se lève
Hypérion
9

L'histoire d'un formidable égoïste

Le vent se lève, il faut tenter de vivre est définitivement un film à part dans la filmographie de Hayao Miyazaki, pour moult raisons que j'aurais bien du mal à évoquer de façon cohérente en un...

le 22 oct. 2013

426 j'aime

32

Kaamelott
Hypérion
9

Alexandre Astier, héros des temps télévisuels modernes

Alexandre Astier est remarquablement similaire à son personnage Arthur. Comme Arthur, il est responsable de tout (Roi du royaume / responsable scénario, musique, production, dialogues, direction,...

le 17 juil. 2011

368 j'aime

57