Prêtresse folk adepte des ambiances les plus noires, Emily Jane White navigue dans les eaux profondes depuis ses débuts, à l’instar de Marika Hackman ou Marissa Nadler – avec laquelle elle a déjà collaboré. Sur son cinquième album, l’artiste s’est d’abord inspirée d’une phrase obscure d’un roman de Cormac McCarthy pour le titre : They Moved in Shadow All Together. La voix ténébreuse et délicate de la Californienne donne vie à des textes marqués par la violence, qu’elle soit raciste (The Black Dove) ou sexiste (Womankind).
Des thématiques jamais simples à aborder, mais accessibles grâce à une voix à la beauté magnétique et toujours réconfortante. L’Américaine de 33 ans a développé sa palette vocale, s’inspirant du chant classique pour créer un chœur où s’emmêlent toutes sortes d’harmonies grâce à des arrangements sublimes (Pallid Eyes). Cette attention donnée à la voix est servie par une production épurée sur les onze titres du disque : Emily Jane White y alterne ballades à la guitare acoustique ou au piano, sur lesquelles elle pose un chant éthéré qui rappelle Agnes Obel.
Via Les Inrocks