Après 10 ans sans donner de nouvelles, The Agony Scene fait un comeback inattendu. Depuis ses débuts et la sortie de son premier album en 2002, le groupe propose un Metalcore à sa sauce, teinté de l'obscurité d'un Death mélodique et autres harmonies empruntées au black, le tout appuyé par une voix criarde aigue bien spécifique aux genres précités.
Lors de ses deux premiers albums, leur musique passait régulièrement par les clichés du genre: quelques refrains mélodiques si chères au style et des moshparts affirmant son côté Hardcore moderne.
Vint ensuite, en 2008, leur troisième et dernier album avant leur retour actuel: Get Damned. Celui nous dévoilait une évolution artistique étonnante pour l'époque: exit les poncifs du Metalcore, à la trappe les refrains mélodiques, et les riffs guitares mêlant les harmonies du Heavy à la sauce patator Hardcore/Thrash. On se recentre sur le "noyau dur" tout en gardant l'atmosphère sombre intrinsèque à leur musique: peut-on parler d'une forme de lucidité là où tous les groupes du genre avaient toujours plus de mal à se démarquer les uns des autres ?
Bref, The Agony Scene a su montrer une évolution en 3 albums.
Alors qu'en est il de ce Tormentor, 4ème opus après une décennie d'absence ?
Dès la piste d'introduction on sent que l'identité est toujours la même, un groupe sombre avec une identité voulant lorgner du côté du Death et du Black et dès le début du premier morceau on sait:
ça sent le souffre, un Blackened Death Metal simple et efficace dans sa structure, dans son riff.
Tout n'est qu'énergie dans une ambiance bien lourde et noire.
L'identité vocale est la même, cette voix aigue emprunté au Black mais avec un phrasé atypique pour le genre.
Ce qui choque en premier lieu, c'est la batterie ! Fini les plans de hardcore et de temps à autre les petits plans de double pédale. Là ça ramone dur. Gros plans de Brutal Death metal, de la double pédale et du blast à foison ! Tout ceci mis en valeur par de gros riffs bien rentre dedans ne cherchant qu'à envoyer en puissance le tout agrémenté d'harmonies bien spécifiques au Black ou au Death metal mélodique.
C'est simple, ça ne fait pas de chichi mais qu'est ce que c'est bien écrit: Blackcore ?
Si vous aimez The Black Dahlia Murder (période 1ère démo/Unhallowed en version black), Behemoth, Asesino, Brujeria ou Sceptic Flesh: cet album pourrait être pour vous. On y retrouve cette simplicité en apparence au service de la puissance, caractéristique à ces groupes, mais cela ne veut pas dire que c'est un clone musicalement parlant.
Une sacrée surprise, avec un virage artistique (opportuniste ou sincère ? Je vote pour la sincérité), qui n'était pas attendu. Maintenant on attend la suite !