Dans le même style qu'un album extraordinaire de Yoshiko Sai, dont j’ai déjà vanté les mérites sur ce site, ce Twilight Zone signé Minako Yoshida (sorti en 1977) est une grande réussite, associant à la voix au timbre particulier de la chanteuse des arrangements tantôt jazzy, tantôt funky très maîtrisés.
Même si les compositions sont moins inventives que celles de l’album de Sai, que j’utilise ici un peu comme étalon, elles n’en demeurent pas moins envoûtantes ("Raspberry Slope") voire très émouvantes ("Love").
On ne peut que se délecter de la combinaison des instruments, notamment la guitare électrique, utilisée sur un mode groovy ("Shooting Star Of Love"), le saxophone, qui offre des solos réussis ("Melody") et tout un tas d’autre qu’il serait ici trop longs de lister (disponibles sur la fiche Discogs), mais que le morceau ultime, "Twilight Zone", long de presque huit minutes, synthétise d’une fort belle manière, pour un finale plus que marquant.
Minako Yoshida est une artiste prolifique dont l’évolution à travers les années est intéressante : elle a débuté par de la folk, a enchaîné sur des rythmes plus disco, puis du jazz et enfin un style assez mainstream de funk-pop parfois un peu indigeste. Sans avoir écouté la totalité de sa discographie, je pense pouvoir dire que ce Twilight Zone est l’un de ses meilleurs albums, en tout cas l’un de ceux avec le plus d’émotions et d’attention portée sur les compositions.