Faux frères.
Encore de faux génies accouchant d’un album foutraque à la fusion multi-genres repoussante (rap, slam, chanson française et rock), qui témoigne de la difficulté du moment des artistes français à...
le 10 mars 2014
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C'est avant tout un groupe qui semble avoir assimilé un paquet d'influences, pour en recracher le meilleur. C'est aussi un groupe trop subtil et fin pour se cantonner à l'exercice de style simplement « rock », juste pour jouer les arrogants bardés de cuirs, et poseurs : « Style (is a losing game) », au riff d'intro accrocheur et viril, qu'on jurerait tiré d'une session d'enregistrement d'un morceau des Kinks (connaisseurs de classiques disais-je plus haut), tromperait n'importe quel auditeur, en cela que les musiciens amènent le morceau vers des contrées surprenantes, pour le doter d'un raffinement mélodique et résolument « pop » dans l'âme. Les mélodies sont cajolées, protégées comme des bébés doux. La ballade « Jubilee » est parfaite, jusque dans l'interprétation du chanteur, pourtant le genre de prise qu'il est difficile d'assumer tant il faut se mettre à nu pour ne tromper personne. Magnifiquement romantique et rock'n roll.
Finalement « les » JD MCPherson sont, comme les Flamin' Groovies, des nostalgiques des 60's et 70's. Rhythm'n blues, blues, rock, pop. Le chant est divin, pur. Tout cela est propre, dans le sens de beau, bien produit, les prises sont magnifiques et bien composées (la fin de "under the spell of city lights" qui hélas ne dure pas plus longtemps).
Autre chose à noter : peu ou pas de solos (ou à tout le moins, pas très démonstratifs, ce qui est une bonne chose). Mais étrangement, on peut ne pas se sentir frustré : l'équilibre entre les instruments, la « démocratie » et la justesse entre tous les musiciens met un tant soit peu de côté l'idée, voire le cliché du solo autoritaire, bandé et ouvertement mégalo que nombre de guitaristes tyranniques jouent au sein de la chanson typiquement rock comme le « moment tant attendu » pour la grande majorité des auditeurs et amateurs de rock (dont je fais partie), trop formatés pour imaginer le truc autrement (en même temps un solo bien tapé, bien frappé, bien senti, c'est tellement cool...) ; Alors que là, pardon, on ne veut pas de solos. Ils ne servent à rien. En fait, on est plus proche de l'économie de guitare, néanmoins terriblement satanique et sexy, un peu à la Link Wray. Science parfaite du riff "boogie - blues" qui intrinsèquement se suffit à lui-même : effectivement, que faut-il rajouter de plus à un morceau tel que « Crying just a thing you do » ? Tout est impeccable : voix (quel chant parfait), classe, guitare acoustique rythmant le tout, piano saloonesque, boogie dansant, rythme obsédant. Et puis, … je bouge sur ma chaise en écrivant là. Ouah. Finalement, ...on l'entend le solo tant décrié, mais il est sobre, et dans la continuité du thème mélodique.
C'est la grande classe.
Disque à écouter, évidemment. Et d'urgence.
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Créée
le 15 juin 2018
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