C’est en regardant le nombre de projets dans lesquels sont impliqués les deux membres de Folteraar (surtout le vocaliste/guitariste K.) que je me rends compte à quel point mes connaissances de la scène black néerlandaise sont limitées (j’ai un peu rattrapé le coup en écoutant du Laster, un très bon groupe de black atmo).
Je ne compte pas Urfaust, car c’est un groupe totalement à part. Rien ne ressemble à Urfaust.
Je m’y connais encore moins en néerlandais, je ne peux donc vous proposer aucune traduction du nom du groupe ou de l’album. Désolé…


Vertellingen… est leur premier album, mais ils ont déjà une série de splits, EP et démos à leur actif.
Même s’ils n’ont pas l’air très branchés corpse paint, pentagramme, cuir, clous et compagnie, Folteraar ne jouent pas du black de hipster pour autant : la production est crue de chez crue, leurs riffing sont basiques et primitifs au possible et ça sent la mort et la misanthropie à plein nez.
En résumé, du black qui fait beaucoup avec peu de choses.


Cet album présente d’ailleurs tellement peu d’artifices qu’on a parfois l’impression qu’il s’agit d’improvisation : le morceau Droomgezichten, par exemple, a des allures de « live rehearsal » avec ses riffs confus et approximatifs, cette batterie qui blaste en mode automatique sans se préoccuper de ce qui se passe autour ; une sorte de « bœuf black metal », en somme. Même impression sur Naar, titre purement instrumental.
Par ailleurs, Folteraar ne fait pas dans la finesse et balance des morceaux bien rentre-dedans avec un riffing qui tend vers le bruitiste la plupart du temps.


C’est drôle parce que c’est avec ce genre de sortie qu’on se rend compte qu’on ne trouve pas beaucoup de disques qui pratiquent un black metal aussi décharné et cru, qui n’a pas le souci de travailler mélodies et arrangements. C’est véritablement une musique qui vient de tripes, et ce n’est pas très beau à voir.
Mais quelque part, Folteraar semble avoir capté une bonne partie de l’essence du black metal : une musique qui se joue à l’instinct, qui n’a cure d’être agréable à l’oreille, de plaire ou pas. Et ça, c’est déjà un exploit en soi.


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Man_Gaut
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le 15 août 2016

Critique lue 27 fois

Man Gaut

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