Il aura fallu attendre quatre longues années après le fabuleux Twice pour qu' Hollie nous livre son nouvel album Vessel of Love. Une attente interminable et une première écoute au goût de déception.
En 2015, en interview pour reggae-france, Prince Fatty – producteur des deux précédents albums – confiait "je ne sais pas si je peux apporter plus à Hollie, qui ne serait pas une répétition de la même chose. J’en ai parlé avec elle, et je pense qu’elle devrait explorer son univers à elle. (...) Il est temps aussi que quelqu’un d’autre vienne et se lance avec Hollie pour essayer de nouvelles choses." La couleur avait donc déjà été annoncée il y a trois ans : ce troisième opus ne serait pas produit par Fatty.
Ce sera donc Martin 'Youth' Glover. Un nom qui me disait vaguement quelque chose, sans parvenir à savoir pourquoi ni comment. Un tour sur la toile me permettra de l'associer à quelques noms de la scène britannique, qui me sont plus ou moins familiers : U2, Dido, Depeche Mode, une collab' avec Paul McCartney au sein du duo The Fireman... Visiblement pas un habitué du reggae, mais un choix qui peut s'avérer intéressant pour poursuivre le virage tropical pop entamé en 2014.
Globalement, le son de Vessel of love est plus lisse que sur Twice et Hollie Cook. La section rythmique manque cruellement de rondeur, pour un rendu dilué et calibré FM. La production offre une soupe fade, un reggae qui sonne déjà vu, déjà écouté et surtout qui gomme, estompe, la mélancolie et la sensibilité d'Hollie. On peut néanmoins souligner la présence de quelques petites touches psyché ici et là, qui apportent un peu d'originalité et de relief à l'opus, notamment sur le surprenant Lunar addiction. Elles sont malheureusement trop parcimonieuses.
Pour conclure, l'album s'écoute. Et s'il n'est pas franchement désagréable, il ne transcende pas pour autant. Il manque de sensibilité, d'émotions et de cette petite touche de bleu-vintage-mélancolique qu'on aimait tant retrouver chez Hollie Cook.