"The Black Wards"

Un nouvel album de Portal est forcément accueilli comme le Messie par les adorateurs de cette entité australienne si particulière.
En effet, ils échappent pour ainsi dire à toute classification car leur musique se passe de description et se vit avant tout ; ils ont en quelque sorte inventé leur propre catégorie, qu’on pourrait appeler le Cauchemar Metal.
Fort d’un line-up plutôt stable depuis l’album précédent, ils se sont offerts les services d’un bassiste, Omenous Fugue, qui a rejoint le groupe en 2009 devenant ainsi le deuxième membre commun avec Impetuous Ritual après le batteur Ignis Fatuus.

Musicalement, ce Vexovoid continue la tradition du horror black/death avec ces mêmes riffs tordus et dissonants, mais avec une production plus death metal où la batterie se retrouve avantagée. Portal n’a cependant pas négligé le côté noise/ambient qui avait si bien réussi à Outre (2007) notamment. Les compos s’enchaînent toujours avec cette même logique de progression dans les profondeurs abyssales de l’indicible et de l’innommable. Leur musique demeure aussi fascinante qu’hideuse et semble repousser toujours plus loin les limites du supportable.

Le graphisme de la pochette est plus que jamais soigné, la couverture étant l’œuvre du Révérend Kriss Hades de Sadistik Exekution et le reste de l’habituel Chimère Noire ; graphisme chargé en symboles, toujours aussi fort et dérangeant et pour une fois coloré. Car le visuel est une part toujours aussi importante de l’œuvre de Portal ; je ne m’en suis jamais aussi bien rendu compte qu’en lisant du Lovecraft ou du Poe tout en écoutant un de leurs albums. Les visions d’horreur et de cauchemar habilement décrites prennent forme tout naturellement dans mon esprit corrompu.

Vexovoid offre du Portal traditionnel mais jamais à court d’inspiration. Evoluant dans son propre microcosme depuis ses débuts, le groupe parvient cependant à se renouveler à chaque nouvel album pour maintenir ce magnétisme irrésistible qu’il exerce sur nous autres, pauvres mortels.

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