Sous ce patronyme très lovecraftien se cache un groupe remarquable par son originalité. Mené par un dénommé zEleFthANd, ce groupe américain pratique un death metal, ou du moins une musique à base death metal, pour le moins étrange.

Ca sonne très organique avec une production nette et très équilibrée, les guitares sont à peine saturées et les riffs tordus et vicieux, partant volontiers dans des délires un peu free ou psyché, toujours au service d’une ambiance spatiale et sombre, à la limite de l’occulte à maintes reprises.
Autour de tout ça, des vocaux bizarroïdes, entre les growls dégueulasses, des hurlements d’outre-tombe qui filent les pétoches, des chuchotements scandant des paroles impies.
Bien que pas spécialement axé sur la lourdeur du son, Vigils offre des passages mid tempo particulièrement pesants et suffocants, à l’image d’Of Heel Cyst And Lung sur lequel les guitares utilisent des effets de réverbération et larsens associés au son clair pour un rendu vraiment glauque. L’horreur atteint véritablement son paroxysme avec le dernier morceau, qui n’en finit pas de finir sur un doom tempo des plus lancinant.
La section rythmique est extrêmement variée, entre du blast typique et des jeux de toms plus élaborés, la succession des plans restant la plupart du temps imprévisible.

Bref, tout est fait sur ce disque pour déranger et mettre mal à l’aise. Bien que fondamentalement différent dans la forme, cet album m’a rappelé les ambiances qu’on retrouve sur le Nespithe de Demilich, avec ce même décalage par rapport au death metal classique de son temps.

Une véritable perle de noirceur, d’une profondeur insondable avec ses ambiances à couper au couteau. L’utilisation de sonorités psychédéliques, bien que très en vogue en ce moment, apporte vraiment quelque chose à leur musique et colle tout à fait à leur délire onirico-cosmico-occulte. Certes, le côté ultra épuré, dépouillé de leur propos rebutera peut-être certains d’entre vous ; mais je peux vous assurer qu’une fois dedans, on reste scotché durant les quarante-sept minutes du disque, qui devient alors rapidement obsédant.
Le disque contient un feuillet de vingt pages magnifiquement illustré.
Man_Gaut
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le 5 oct. 2014

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Man Gaut

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