Je mélange We car a lot et Introduce Yourself pour cette critique.
Comme des junkies sous le coup de la culpabilité et/ou de la cupidité, certains Hommes d’influences se mettent à aimer ceux qui, en temps normal, ferait l’objet de leur haine la plus grande. Juste pour nourrir et soulager leur excès de luxe. C’est le couteau sous la gorge que l’on apprend qui nous sommes réellement.
Chuck Mosley n’aurait pas dit mieux et cette philosophie représente l’ambiance glauque de ce premier véritable album de Faith No More. On se fout de tout ici : We care a lot.
Regarder donc les tronches des gus en 1982, surement un concours pour le plus beau sourire....
https://www.youtube.com/watch?v=rkRiV6E9gUA
Ce premier album est de loin le plus mal jugé, apprécié mais le groupe mais un poing d’honneur à lui rendre hommage : leur dernier concert contient au moins deux titres de cette époque Spirit et As the worms turns (c’est quoi ce titre ?). Régulièrement Why do you bother fait parti des playlist live du groupe. Et pour cause, c’est des putains de morceaux : heavy, hardcore, puissant et unique.
Le synthé de Bottum résonne comme un chant triste, glauque, parfait pour l’enterrement de votre grand-père qui a traversé deux guerres, bosser comme un chien et passer les 10 dernières années de sa vie à ruminer sur la photo de sa femme décédée après un viol d’un soldat américain qui lui a refilé un virus ignoble… Parce qu’il avait que ça à faire dans son petit 30 mètres carré à peine payable avec sa retraite injustement faible.
Chuck Mosley fait ce qu’il peut, le bougre est déjà bien entamé à cette époque, plus souvent ivre que sobre. Il apporte malgré tout une touche Punk/hardcore en total cohérence avec les synthé inquiétant et "Sad" de Bottum et les Riffs métaleux de Martin. Le groupe s'en séparera pour son manque d'implication et son attitude alcoolique ingérable, les autres membres ne sont pas des anges non plus mais ils veulent avancer. Et puis Chuck fait fuir les gonzesses en fin de concert et ça, c'est chiant pour tirer son coup.
Rien dans cet album ne respecte les codes de la musique traditionnelle : on est bien loin de l’attitude carré des Metallica (musicalement) ou du satanisme de Slayer qui éxécute des riffs comme un matheux fait ses devoirs, même si ces derniers vous diront « Faith No More ? C’est de la putain de bombe ». A part les RedHot qui font leur petite crise de jalousie, le monde du rock les adore, Robert Plant veut monter un groupe avec Bordin comme Batteur, Ozzy aussi. Gould influence les bassistes.
On entend déjà les prémices des terreurs que sont "Malpractice" "Cuckoo For Caca" entre autre. Faith No More m'a toujours fait penser à une maison hanté musicale où l'étrange et l'incompréhensible côtoient le réel.
Pour apprécié cet album, il ne faut pas l’écouter pépère dans son canapé comme on se dirait « tient, je vais m’écouter un Linkin Park ». Erreur (de vouloir écouter Linkin Park)
Cet album se déguste après avoir appris par votre médecin que votre toux n’est pas du à un simple rhume mais qu’il va falloir faire des examens pour dépister un cancer des poumons. Lorsque votre copine vous larguera parce qu’elle aime les gang bang. Quand vous rentrerez d’une soirée où un mec vous a pété le nez et c’est seulement maintenant que vous vous en rendez compte parce que vous étiez trop ivre pour sentir la douleur. Cet album est glauque, sonne année 80 (contrairement à KFAD et AOFY qui ne sont pas marqué par leur époque), le chanteur pu l'alcool et vous le sentez dans vos écouteurs. Cet album n'est pas mauvais ni bâclé, c'est la sensation qu'il procure (comme le suivant) qui fera dire à certains que c'est le plus mauvais de FNM. Mais pondre une musique aussi sombre et décalé en 1985, surtout pour un premier essai, le pari me semble réussi venant d'un groupe jeune mais ambitieux. La suite "The real Thing" sera l'album le moins sombre, donc celui qui se vendra le plus. Angel Dust viendra mixé les deux, la sombritude des débuts avec la qualité de TRT. FNM n'aurait jamais pu devenir ce qu'il est devenu sans cela, et ne croyait pas que tout repose sur Patton,... Gould, Bottum et Bordin étaient fous bien avant leur rencontre avec le jeune italien MAIS un morceau comme Malpractice n'aurait jamais pu être chanter par Mosley.
J'aime la violence
J'aime les rues crades
J'aime les injustices
J'aime le racisme
J'aime l'esclavage
Donc, J'aime ce monde
We care a lot.
Why do you bother en live: https://www.youtube.com/watch?v=fxdHt5losuU