Le projet de Pierre Laube a déjà été mis à l’honneur par chez nous, avec ses deux premiers albums sortis en 2012. Après un troisième album qui se situait dans la lignée des prédécesseurs, voici la dernière offrande pour laquelle on subodore qu’il n’y aura pas de changement notable à signaler : Pierre Laube est toujours tout seul pour tout faire, que ce soit instruments, chants, production et graphisme de la pochette.
Néanmoins, on ne peut que constater une progression certaine depuis ses débuts. Autant j’ai trouvé qu’Our Ruin Silhouettes était sensiblement équivalent aux deux autres en termes de qualité, autant ce dernier-né révèle de nouvelles qualités de composition chez le sieur Laube.
Doom/death et mélodique, sa musique l’est toujours. On a à la fois un côté violent et massif avec des riffs lourds et appuyés et un côté plus aérien avec des lignes mélodiques élaborées, variées et exécutées avec une précision bluffante ; ça m’a frappé notamment au niveau des harmoniques, que Pierre Laube maîtrise à la perfection et qui font partie intégrante des mélodies, contrairement à leur utilisation – parfois à outrance – dans le death plus brutal, où elles peuvent révéler un manque patent d’inspiration.
Cet album est doté d’un équilibre remarquable entre une agressivité contenue par la lenteur du tempo et le côté monolithique et des envolées mélodiques de toute beauté, encore plus touchantes que sur les albums précédents. Les compos sont variées et dynamiques et fuient toute forme de redondance et de linéarité.
Ce qui fait qu’au final, il n’y a rien à jeter sur cette galette ; contrairement au reste de la discographie, sur laquelle on trouvait des passages parfois un peu longs et moins inspirés.
Sur le plan des ambiances, là aussi c’est très abouti : même si la mélancolie est de rigueur comme le veut le style pratiqué, Laube préfère s’adonner plus allègrement à l’étrange et au cauchemardesque, avec des passages plus lumineux et aux harmonies très travaillées comme sur le génial Euphoria’s End, véritable compo à tiroirs aux atmosphères denses avec un superbe solo tout en sobriété.
En invité, on a Johan Ericson (Doom:Vs) et Ed Warby (The 11th Hour). On repère facilement le chant clair de ce dernier sur Looking Back.
Du début à la fin de Wrath Monolith, on sent la maîtrise et la recherche d’une forme de perfection. Doomed étant doté d’une forte personnalité alliée à une inspiration quasi divine, il fait partie des incontournables du genre doom/death et ce dernier-né est sans conteste son œuvre la plus aboutie à ce jour.
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