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Paru en 2012, "A Bit of Devil" est le premier album de Zodiac, un groupe formé par quatre yankees sur les bords du Colorado entre l'Arizona et la Californie. Le son de Zodiac est imprégné de blues, il sue d'un Rock estampillé 60's et 70's. Le groupe a élaboré son répertoire et son style au gré de leurs longues escapades tantôt à bord de leur van, tantôt chevauchant leurs chevaux de métal en sillonnant le grand ouest, faisant escale à Chicago, le plein à New-York, un BBQ à Menphis...

Trève de balivernes ! La vérité est moins glamour car Zodiac est en fait issu du terroir des Mönchengladbach, Schweinsteiger, Gerzen Kirchen, Tokyo Hotel et autres kartoffelknödel...et plus précisemment de Münster, niché au nord-ouest de l'Allemagne, à deux pas du Westfalenstadion de Dortmund. Quoi qu'il en soit les quatre caboches de Zodiac sont gavées d'influences telles que Led Zep, Creedence, ZZ Top, Hendrix, Allman Brothers...

C'est donc en 2012 que déboule leur premier effort intitulé "A Bit of Devil", orné d'une chouette pochette qui remue la brouette. Nick van Delft est la voix du groupe de laquelle jaillit un timbre grâââve et lourd, du calibre de Mark Lanegan, entretenu au sable et à la poussière. Un timbre troublant de ressemblance avec celui de Chris Rea mais qui aurait pleinement assumé de plonger ses couilles dans sa musique.
Nick van Delft gratouille aussi un peu mais ce n'est rien en comparaison de Stephan Gall, Ze maître-artilleur de la troupe, un guitariste virtuose imprégné de blues et de groove. Un mec au doigté épatant, capable de faire jouir ou pleurer sa gratte avec ou sans wah-wah.
Au premier abord, on peut être décontenancé par le son un peu plastoc de la caisse claire de Janosch Rathmer qui pourtant bastonne comme si Vishnou squattait un kit de batterie. Le quatrième membre est Ruben Claro, celui qui fait ronronner de sa basse la tambouille de Zodiac.

Huit morceaux brodent "A Bit of Devil", c'est court mais tellement intense ! Dans un coin de la galette, on croise la frange survoltée de Queens of the Stone Age (''Carnival'') ou l'ombre de Alice In Chains ( ''Horrorvision''), ''Assembly Line'' fait de l'oeil aux Allman Brothers.
Zodiac enfile une vieille frusque de ZZ Top ("Blue Jeans Blues") qui fout le frisson. Il se dégage quelque chose de sexuel et d'indécent qui gicle des doigts de Stephan Gall lorsqu'il fait couiner sa Les Paul en alternant caresses et jouissances plaintives ! Diantre ! Ce putain de solo à la wah-wah qui achève le morceau me fait fondre par le slip !
''Thunder'' permet à Zodiac de se la jouer acoustique et sudiste, ''Diamond Shoes'' est un morceau mené à toute berzingue en lâchant le guidon avec soli slashiens période Velvet Revolver.
La conclusion de l'album ''Coming Home'' est un bijou floydien d'une dizaine de minutes servi en trois parties transpercées de longues séquences de soli chagrinés et communicatifs, un morceau voué à s'étendre en bavardages passionnants en live.

J'espère m'être suffisamment bélier la langue et si lion veut bien s'en donner la peine, il faut prendre le taureau par les capricornes et foncer verseau premier album de Zodiac. Balance Scorpions et autres consorts teutons, sois vierge de tout préjugés, y a de quoi sagittaire et te donner l'envie de les voir en cancer. Une fois plongé dedans, on s'y sent comme un poisson dans l'eau. Gémeaux dit tout ceux qui le niaient...