"Countries are just lines, drawn in the sand, with a stick!"
Critique difficile à rédiger que celle de A Flash Flood of Colour, le troisième album des énervés d’Enter Shikari. Les quatre anglais nous livrent un album dans la continuité logique de leur carrière. Après un premier disque fourre-tout sorti en 2007, Take to the skies, (plutôt inégal en qualité, malgré quelques pépites telles que « Mothership », ou encore « Sorry you’re not a winner »), ils nous envoient en pleine gueule une seconde galette en 2009, intitulée Common Dreads.
A mi-chemin entre métal, punk, hardcore et musiques électroniques, l’album est une véritable tuerie, dont toute la puissance est parfaitement retransmise en live (de très nombreuses vidéos sont disponibles sur leur chaine Youtube).
Précédé par les singles hors-album « Quelle surprise » et « Destabilise » en 2011, puis par le premier single de l’album « Sssnakepit », Enter Shikari continue de fusionner les genres avec talent, touchant au drum & bass et au dubstep.
A Flash Flood of Colour débarque début 2012, porté par des vidéos live de qualité sur Youtube. Dès la première écoute, on constate que le groupe s’est peut être quelque peu calmé, optant pour un côté plus « pop ». En vérité, il n’en est rien, chacune des onze pistes qui composent cet album est une réussite.
L’ouverture de l’album « System/Meltdown » plonge l’auditeur dans une montée progressive, éclatant sur des riffs lourds qui n’ont qu’un seul objectif : vous faire bouger. Pendant plus de quarante minutes, vous n’aurez que peu de temps mort, seuls la ballade « Stalemate » et l’outro « Constellations » permettront à vos oreilles de se reposer, et encore...
Le reste n’est que du bonheur, entre véritable hymne générationnel (« Search Party »), violence électronique rageuse (« Gandhi Mate, Gandhi »), ou encore gros dubstep qui tache (« Pack of Thieves »).
A Flash Flood of Colour est tout de même moins difficile d’accès que son prédécesseur, volonté du groupe de toucher un public plus large, même si il faudra plusieurs écoutes pour déceler les subtilités de pistes telles que « Hello Tyrannosaurus, Meet Tyrannicide » ou bien sûr « Gandhi Mate, Gandhi ».
Côté lyrics, là aussi, le groupe continue les thèmes abordés dans Common Dreads : sociologie, écologie, critiques de la société de consommation, antipolitique. Enter Shikari s’oppose au système, et le fait savoir à travers ses morceaux. Ils soutiennent Greenpeace, sont ouvertement contre la guerre en Afghanistan et contre la répression sioniste des Palestiniens. Bien sûr, certains diront que c’est très facile de dire qu’on est contre la guerre, mais leur volonté de changement est louable, comme le montre le texte d’intro de « Gandhi Mate, Gandhi » :
“Now, I don’t know about you, but I don’t think the primary purpose of your life, of my life and the entirety of the human race’s is just to blindly consume, to support a failing economy and a faulty system, forever and ever until we run out of every resource and have to resort to blowing each other up to ensure our own survival. I don’t think we’re supposed to sit by idle while we continue to use a long outdated system that produces war, poverty, collusion, corruption, ruins our environment and threatens every aspect of our health and does nothing but divide and segregate us. I don’t think how much military equipment we are selling to other countries, how many hydrocarbons we’re burning, how much money is being printed and exchanged, is a good measure of how healthy our society is but I do think I can speak for everyone when I say: We’re sick of this shit!”
Le succès d’Enter Shikari est relativement faible en France par rapport à leur pays d’origine. Rares sont leurs passages dans notre pays, mais 2013 va rattraper tout ça avec deux dates en janvier, une à Bordeaux au Krakatoa et une à la Cigale à Paris.
Si vous voulez suer à fond pendant une heure et demi, vous savez maintenant ce qui vous reste à faire, moi j’ai déjà mon billet pour la Cigale.
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