Il y a des rêves dont on voudrait qu'ils ne finissent jamais. Peter Hammill, seul ou avec son Générateur de Van De Graaf, a été l'un des grands inspirateurs de ma vie, entre 1971 et 1990. Depuis, le vieux cœur a lâché (pas totalement, heureusement !), et l'inspiration s'est tarie, il faut l'admettre, sans doute définitivement. Chaque fois que je me frotte à nouveau à nos vieux marins, en solitaire ou en trio comme ici, je suis obligé de constater que les flôts merveilleux de jadis ont laissé place à une sinistre mer grise et étale, à peine effleurée par quelques pauvres nouveaux concepts destinés à nous faire croire que l'imaginaire puissant d'autrefois souffle encore. "A Grounding in Numbers" bénéficie encore d'un beau son, réminiscent de la première époque de VDGG, mais n'a aucun morceau digne de l'héritage brillant du groupe. La force vocale de Hammill disparue, la puissance (tellurique, souvent...) de la musique de VDGG envolée, et remplacée par de pénibles élucubrations jazz-rock ou ambient, l'absence totale de mélodies qui puissent au moins accrocher un peu l'auditeur... Le rêve est fini. VDGG est mort. [Critique écrite en 2011]