Véritable machine à écrire du rap indé, Davodka en est déjà à son 5ème projet en 6ans.
Après une longue période bercée par des prods boom bap sur fond de musique classique à traiter des sujets tels que l'addiction à la bouteille (mais vu son blase ça parait légitime), il était déjà sorti de sa propre zone de confort avec Accusé de Réflexion pour s'attaquer entre autres à la politique, au système, à la société.
Il réitère l'expérience avec À juste titre, mais cette fois ci il brasse beaucoup plus large. La société est toujours de mise, notamment dans "Matrice" où elle est dépeinte comme étant sous l'emprise des nouvelles technologies, mais Davodka nous montre dans ce nouvel album qu'il sait varier aussi bien les styles de prods que les thèmes abordés. Il nous fait ainsi revivre sa pire journée qui est sa première GAV dans "24h", puis se remémore une rupture marquante dans "Point de rupture". Nous avons aussi droit à l'intervention du poétique Dooz Kawa sur "Petit miroir" pour parler d'un nouveau défi apparu dans leurs vies, mais qui constitue également leur plus grande fierté, le fait d'être père. Les envieux et les inégalités sont à l'honneur respectivement dans "Jalousie" et "Enfant du monde", et d'autres sons comme "Exercice deux styles" et "Tour de contrôle" sont là juste pour le plaisir de rapper, que ce soit sur deux instrus différentes en une seule musique ou pour faire un excès de vitesse avec l'avion de chasse Hayce Lemsi.
Vous l'aurez compris, Davodka s'émancipe définitivement de cette image de rappeur à la face capuchée et à la bouteille facile, il prouve une fois de plus qu'il est à l'aise dans tous les domaines, sur tous les terrains, et qu'il ne sera jamais à court de punchlines et jeux de mots légendaires.
Le plus beau dans tout ça, c'est que chacun des 14 titres est d'une justesse remarquable, donnant tout son sens à celui de l'album.