- Mike McCready (guitariste Pearl Jam) et John Baker Saunders (bassiste The Walkabouts) se rencontrent en cure de désintoxication et sympathisent rapidement. A leur sortie, ils décident de monter un groupe et font appel au batteur des Screaming Trees, Barett Martin. Ces trois musiciens ont un ami en commun, un certains Layne Staley. Bien que le succès soit au rendez-vous avec Alice In Chains, le chanteur doit lutter contre l’héroine qui l’isole de plus en plus du reste du monde. McCready étant persuadé que le fait de jouer puisse l’aider à traverser cette mauvaise passe, il décide de lui proposer le poste de chanteur. Après quelques réticences, Layne finit par accepter.
Pendant plusieurs mois, le groupe naissant ne se contente que de jam session et de quelques concerts. Le succès grandissant, les membres décident de se mettre réellement au boulot et vont enregistrer leur seul et unique album : Above.
Bien que la plupart des membres soit de grands représentants du grunge, le son dégagé se veut plus calme et intimiste. En effet, on a à faire à une vraie thérapie de groupe sur l’addiction à la drogue. C’est le sujet central, c’est pour ce pourquoi le groupe existe.
L’album s’ouvre sur Wake-up, chanson aux paroles dures traitant d’amour perdu et de dépression. Layne nous montre toute sa beauté vocale et son défaitisme. Et l’album donne le ton tout de suite : Non on ne va pas vous faire danser, on va toucher votre cœur.
La batterie de Barett nous fait sursauter tout de suite après sur X Ray Remind qui revient avec un son puissant et aérien mais maîtrisé.
Premier bijou du groupe pour ma part, River Of Deceit qui reprend les ballades d’Alice In Chains comme Rotten Apple, sans doute un hommage. La chanson est douce et nous caresse légèrement les oreilles.
I’m above revient sur les ravages de la drogue et sur une génération qui part en vrille. Il n’est plus question de mourir jeune pour Layne (We Die Young d’Alice In Chains sur un des albums pionniers du grunge Confusion) mais de sensibiliser toujours sur un ton défaitiste.
Vient ensuite le très bluesy Artfical Red qui prouve que le groupe a encore des choses à nous montrer et que les jam sessions ont dû être incroyables. A l’aise avec le genre, la chanson est planante à souhait et c’est un pur bonheur à l’écoute.
Nous arrivons ensuite à Lifeless Dead première chanson qui respecte les origines grunge du groupe. La chanson est lourde et agressive.
On continue sur la lancée grunge avec I Don’t Know Anything et ses riffs crasseux qui vont nous donner un avant-goût du prochain Alice In Chains.
Long Gone Day est sans doute la meilleure chanson de l’album. Mark Lanegan (Screaming Trees) se lie à la voix de Layne Staley pour nous offrir une chanson forte émotionnellement avec un côté très jazzy. On l’écoute indéfiniment sans se laisser.
On enchaîne avec November Hotel, chanson instrumentale de 7 minutes qui monte en puissance jusqu’à la fin. Un plaisir.
L’album se conclue par All Alone, une véritable berceuse, comme une lueur d’espoir malgré les paroles.
Above est la preuve de la maturité de la génération des groupes grunge, cette envie de se relever et d’avancer. Mais la tragédie ne se fera pas attendre, en 1999 Baker mourut d’overdose tout comme Staley en 2002 ce qui mis un terme au projet.
Cet album fait partie des meilleurs one-shot de l’histoire et c’est bien triste car je suis sûr que ce super groupe aurait pu devenir un groupe à part entière et être reconnu à sa juste valeur.