Je ne suis pas un ultra fan de Power Metal. Passé les quelques grands noms du genre (Helloween, Gamma Ray, Edguy...), j'ai vite fait de trouver ce style un peu caricatural, cul cul la praline et répétitif. Peut-être ne suis-je pas non plus la cible de tous ces gens qui cherchent à livrer des batailles épiques en partant en quête de quelconque trésor…
Mais voici donc les canadiens d'Unleash the Archers. Pourtant, ma rencontre avec ce groupe n'avait pas débuté sous les meilleurs auspices.
C'était via une énième recommandation Youtube de Napalm Records et qui menait vers leur tube braillard "Tonight We Ride" et le clip façon Mad Max Fury Road. Je vais être très franc, j'ai trouvé cette chanson ridicule dès le premier cri aussi impressionnant que risible de Brittney Hayes, la vocaliste du groupe. Malgré tout, difficile de ne pas reconnaître le talent et la puissance de son organe. Un sacré potentiel me dis-je, mais ce n'est clairement pas sur ce morceau qu'il est le mieux exploité. Bref, je range ce titre au placard.
Et puis les jours passent, et voici que je tombe sur une autre vidéo de la formation : "Cleanse the Bloodlines". Un tout autre feeling ! Une musique moins "m'as-tu vu", des vocaux BEAUCOUP plus maîtrisés, et... Ben c'est clairement mieux quoi ! Je n'ai plus envie de rire (enfin le clip reste encore un peu cheap hein...). Je laisse donc sa chance au produit, et me dirige vers l'album dont est tirée la chanson : Apex. Choix gagnant, ce dernier est excellent.
Alors oui, mon introduction est plutôt longue, mais, étant donné que c'est la première fois que j'aborde ce groupe canadien, il fallait que je fixe le décorum. Car, de toute évidence, Apex était une vraie réussite artistique. Et, Abyss (Apex = sommet / Abyss = abîme... Vous suivez ?), marche sur les traces de son aîné, ce qui n'est pas pour me déplaire.
Pour la faire courte, ces deux albums racontent l'histoire d'un être appelé l'Immortel, et le disque dont nous parlons est donc la suite directe des aventures de ce personnage. J'avoue ne pas m'être complétement penché sur la substantifique moelle de ce récit... Aussi je me concentrerai sur la musique.
Unleash the Archers propose ici un Power Metal différent, ce qui lui permet d'obtenir mes faveurs. Une version plus moderne. Exit les shreds granguignolesques et les hurlements à faire péter du verre.
Consciente de sa force de frappe, la frontwoman n'éprouve plus systématiquement le besoin de pousser dans les aigus comme c'était le cas sur les premiers efforts d'UTA. Ici, le propos est bien plus cadré et cherche avant tout à varier les ambiances pour faire passer l'essentiel de la musique : des émotions et des couleurs.
Évidemment, elle n'est pas seule. Son équipe de musiciens frappe toujours juste avec des harmonies de guitares savoureuses, simples mais efficaces (notamment sur Through Stars, un titre que j'aime qualifier de "Power FM") et des rythmiques endiablées (le morceau titre, Soulbound, Legacy...).
Mais ce que j'aime le plus sur ce LP, c'est l'ambiance générale. Si Apex était plus axé sur un metal traditionnel, son petit frère se révèle plus "spatial" et aérien. Paradoxal vu leurs sobriquets non ? Pourtant avec ses nappes de synthés presque 80's, et son atmosphère épique, Abyss nous transporte bel et bien vers les hauteurs du genre.
C'est tout ce qu'il manquait à ce groupe pour devenir un nom solide de la scène Metal. Avec évidemment des inspirations très présentes (coucou Stratovarius sur "Faster Than Light"), nos musiciens de Vancouver livrent un opus agréable, puissant et empli de mélodies épiques.
Il n'y a donc pas besoin de tâter son manche dans tous les sens et de vouloir faire péter le falsetto pour faire du bon Power. Que cela soit dit !
Morceaux préférés : Abyss, Through Stars, Soulbound, Afterlife.