Painkiller
7.7
Painkiller

Album de Judas Priest (1990)

Le Heavy Metal est mort, vive le Heavy Metal!

A l'aube de la dernière décennie du XXeme siècle, c'est peu dire que le heavy metal à du plomb dans l'aile. En effet, Iron Maiden voit le départ de son talentueux guitariste et compositeur Adrian Smith et produit un NO PRAYER FOR THE DYING très en dessous des capacités du combo anglas, Black Sabbath s'enfonce dans des changements de line-up incessants, enchaînant les echecs commerciaux (et ce malgré la qualité des albums du Sab' de 83 à 90), Def Leppard s'oriente vers un hard-fm guilleret.... De plus, l'éclosion du Death Metal va totalement eclipser le heavy metal pendant cette période...

Oui mais voilà. Alors qu'on les croyait devenus ringards avec leur TURBO (1986) et ses synthés gentillets, et le trop irrégulier RAM IT DOWN (1988), Judas Priest s'en va botter le cul à toute la scène metal de l'époque avec leur PAINKILLER.

C'est bien simple, cet album est à lui seul la définition même de ce que peut-être le Heavy Metal estampillé Judas Priest, voire même le Heavy tout court. Tout y est, à commencer par le fracas, l'agressivité et la lourdeur des guitares de Tipton et Downing qui se livrent à des duels interminables de soli plus effarants les uns que les autres. D'autant plus que le Priest a recruté un nouveau batteur en la personne de Scott Travis, celui-ci prenant la place de Dave Holland, souffrant de problèmes personnels. Le changement est tout simplement saisissant. Judas Priest est maintenant équipé d'un batteur possédant une frappe de mule, doté d'une impressionnante maîtrise de la double pédale.

Quant à la performance de Rob Halford... Jamais plus il ne sera en mesure de rééditer cet exploit vocal (eh oui, il a 57 ans maintenant, c'est un peu plus dur de monter dans les aigus!), toujours est-il que sa voix transcende chaque morceau de la galette. Le Metal God, est au sommet de son art, son cri perçant, ses montées hallucinantes dans les aigus portent une majeure partie de l'intensité que produisent les compos de l'album.

Et Ian Hill dans tout ça? Eh bien, contrairement à Maiden où la basse est prédominante, le pauvre Hill ne se verra pas autant mis en avant que ses coéquipiers, la faute à une production qui se veut plus orienté sur l'agressivité de la musique, et qui privilégie donc la batterie et les guitares. Au passage, notons la qualité quasi-parfaite du son, résultat donc de cette production particulièrement soignée.

Venons-en aux morceaux qui constituent ce que beaucoup considèrent comme l'album parfait du Heavy Metal. Judas Priest nous rentre carrément dans le lard avec les 4 premiers morceaux, "Painkiller" et son intro unique,"Hell Patrol" et son ryhtme guerrier accrocheur, "All Guns Blazing" et "Leather Rebel" se voulant encore plus rentre-dedans et possédant des refrains d'excellente facture. "Metal Meltdown" clôt la première partie de la galette, un titre plus Speed que les autres doté d'une intro plutôt jouissive. "Night Crawler" et "A Touch of Evil" sont sûrement les 2 morceaux les plus accessibles de Painkiller. Si le premier suit le modèle de ses prédecesseurs, "A Touch of Evil" se veut plus posée... Et encore, ce n'est qu'une sorte de sursis pendant la tempête. Mid-tempo très efficace, elle deviendra un classique du groupe en concert. Sursis disais-je, car, pour terminer l'album, vient One Shot At Glory (qui, en passant, est introduit par un fort joli mais très court, Battle Hymn), un titre qui se veut conquérant et finalement très réussi. Dans cet étalage de puissance, seul "Between the Hammer and the Anvil" se veut moins prenant que ses camarades, encore que ce titre possède de beaux arguments, mais se révèle un tantinet plus brouillon que les autre compos.

La réédition de l'album a vu l'apparition de deux nouveaux titres: Living Bad Dreams, une power-ballade sublime comme Judas Priest sait en faire, datant des sessions d'enregistrement de TURBO et une version live de Leather Rebel, témoin de l'énergie que le Priest avait à revendre à l'époque (Et dire qu'ils avaient la quarantaine pour la plupart!).

"A l'endroit comme à l'envers, Painkiller tue" tel était le slogan vantant les mérites de l'album lors de sa promotion. Et c'était loin d'être de la publicité mensongère. Judas Priest, ici, donnent une leçon de puissance et de maîtrise à tout les jeunes loups du Metal, et montrent qu'ils sont très loin d'être le groupe ringard que certaines mauvaises langues se plaisaient à le prétendre. Véritable carrefour entre le Heavy, le Speed, le Power et le Thrash, cet album sera une référence pour de nombreux groupes dont la renommée, aujourd'hui, n'est plus à démontrer (Primal Fear, Iced Earth, Sinner, Gamma Ray...)
EddieMetalThunder
10

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Créée

le 3 déc. 2012

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31 j'aime

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