La 7eme merveille du monde
Seven deadly sins, seven ways to win, seven holy paths to hell and you trip begins...
1988, Iron Maiden est LARGEMENT au dessus de n'importe quel groupe de Heavy Metal, mais vu les deux albums précédents, c'était tellement prévisible à l'époque! Et cet album était tellement évident quand on y pense aujourd'hui! Car oui, tout le monde pensait qu'après les tueries qu'avaient étés POWERSLAVE et SOMEWHERE IN TIME, Maiden ne pouvait pas faire mieux... Et bah si! Mais en fait, mieux, à ce niveau-là c'est carrément la perfection non?
Seventh Son Of A Seventh Son, ou, autant le dire tout de suite, le meilleur album d'Iron Maiden, le plus complexe, le plus travaillé, le plus classe, le plus, le plus, le plus, le plus... Bref, le sommet d'Iron Maiden en pleine force de l'âge. Quoi de mieux qu'un concept-album, exercice périlleux pour tout ceux qui s'y sont frotté, pour toucher la gloire d'un peu plus près? Basé sur un roman d'Oscar Scott Card intitulé Le Septieme Fils, SEVENTH SON OF A SEVENTH SON nous narre les péripéties d'un enfant maudit dès la naissance, possédant des pouvoirs occultes qu'il ne saura maîtriser, provoquant ainsi sa chute et celle de ses proches. Les chansons de l'album abordent donc souvent les thèmes de l'occultisme, la magie, le mystique... Des thèmes chers à Bruce Dickinson (comme on pourra le voir avec son album solo THE CHEMICAL WEDDING en 1998 d'ailleurs) qui a notamment composé avec Adrian Smith la chanson d'ouverture, "Moonchild" qui rempli son rôle de parfaite manière, invitant l'auditeur à écouter l'histoire avec son intro chantonnée par Bruce (les quelques mots qui sont au début de l'article). Comme sur SOMEWHERE IN TIME, les guitares synthés sont toujours de mise, mais de manière bien moins prononcée. Quoi qu'il en soit, Iron Maiden démontre une fois de plus, sa capacité à composer des tubes, même si la démarche effectuée sur cet album peut s'avérer complexe. Il suffit de prendre comme exemple les deux premiers singles, qui malgré tout sont totalement différents l'un de l'autre. "Can I Play With Madness?" semble apparaître comme une "cassure" sur l'album... Ou pour d'autres on l'appellera une "ombre au tableau" car cette chanson peut être perçue comme le point faible de l'album. Un refrain plus que tubesque, un titre court, 3 minutes 31, avec la structure estampillé "single" intro/couplet/refrain/couplet/refrain/pont/refrain. Ce titre, si il a connu un grand succès, se révèle parfois plutôt limité comparé à ce que Maiden à l'habitude de nous proposer, néanmoins, il serait injuste de dire que ce titre fait figure de "tâche" car complètement en phase avec l'histoire et l'ambiance, et puis, le fait de vouloir en faire un "single parfait" était une démarche voulue de la part de Maiden. Quant à "The Evil That Men Do", si lui aussi peut briller par son efficacité et son refrain redoutable, il est aussi un des titres favoris des fans. Harris nous ressort son rythme galopant, et la mélodie emmenée par Dave et Adrian est plus qu'accrocheuse. Un titre imparable. Les autres pistes font figure de bijoux musicaux, touchant les cieux mélodiques, avec en point d'orgue, le fantastique "Seventh Son Of A Seventh Son" qui est le titre épique made in Steve Harris que l'on retrouve sur presque chaque album de Maiden. Assurément l'un des titres les plus aboutis d'Iron Maiden, l'un des plus difficiles à jouer pour le combo anglais, de l'aveu de Bruce avant d'aborder ce titre en live. Chaque œuvre qui compose le brûlot nous permet de nous rendre compte à quel point l'atmosphère qui s'en dégage est jouissive. Aucune violence, aucune rage, seulement de la douceur, de la puissance, une touche d'efficacité, et un grand frisson, qui s'achève de la même façon qu'il avait commencé.
Avec SEVENTH SON OF A SEVENTH SON, Iron Maiden atteint le point culminant de sa carrière. La suite sera moins réjouissante, mais avec le recul, on voit ô combien cet album représente l'aboutissement de la créativité des 5 musiciens. Car Maiden ne fera plus aussi bien. Quoi qu'il en soit n signant avec brio leur septième opus, les londoniens de l'East End écrivent une belle page de l'histoire du Heavy Metal et de la musique contemporaine en général, et ouvrent la voie à d'autres jeunes groupes comme Helloween par exemple, en les prenant en première partie lors de la tournée Seventh Tour.