Ace Frehley
7.1
Ace Frehley

Album de Ace Frehley (1978)

If I'm so popular, why did they replace me with Tommy Thayer ?

Nous y voilà enfin, le quatrième et dernier album solo de KISS…enfin façon de parler. Si on se base sur ce que les trois autres membres du groupe ont pu faire précédemment, il est difficile de savoir à quoi s’attendre avec Ace Frehley. L’album de Paul ressemblait à une version flemmarde de KISS, Gene s’était lancé dans un délire quasi funky et Peter s’en sortait plutôt bien dans son Boogie Rock un peu niais. Quant à notre homme de l’espace c’est bien plus simple, il se permet à la fois de faire quelque chose de proche du KISS original mais surtout de faire le meilleur album des quatre. Sans trop de surprise d’ailleurs ! Les chansons d’Ace font partie des meilleures du groupe et c’est bien entendu le cas ici.
Au niveau de son choix de musiciens, le petit Frehley aura fait simple. En effet au lieu de changer de musicien à chanson (je pense à Simmons là), il se contente du batteur Anton Fig (qui remplacera Peter Criss sur Dynasty et Unmasked) et d’un ou deux autres musiciens sur deux trois chansons tout au plus. L’intégralité des guitares (solo, rythmique, basse et acoustique) sont jouées par Ace lui-même, pour une fois il peut tout contrôler. Il laisse tout de même sa place sur trois chansons au bassiste Will Lee, qui tout comme Anton Fig sera plus tard l’un des musiciens de David Letterman.
Lançons-nous dans le vif du sujet sans plus attendre !

L’album s’ouvre en fanfare…pas littéralement, c’est pas non plus The Elder mais le premier effort solo d’Ace. Rip It Out est une parfaite chanson pour commencer son album. Tout de suite on comprend que l’homme de l’espace n’est pas là pour nous servir de la soupe, oh oui je pense à toi Paul Stanley ! Les couplets et les refrains sont simples et efficaces à la fois, sans oublier un super solo comme il a pu nous habituer sur les albums du groupe.
On enchaîne rapidement sur Speedin’ Back To My Baby, calembour et humour à deux balles de ma part. J’apprécie beaucoup son côté Rock ‘n’ Roll à l’ancienne, genre Chuck Berry mais à la sauce KISS. Difficile de résister, à nouveau, à la simplicité ainsi qu’à l’efficacité du titre.
Snow Blind n’est pas une reprise d’une des excellentes chansons de Black Sabbath mais les deux chansons ont un thème commun, LA DROGUE. L’ambiance parait d’un coup moins légère et peu plus Heavy, sans parler de son côté un peu perché (à cause de la drogue bien entendu). De tout l’album il s’agit là de la meilleure chanson à mon avis, en tout cas de celles écrites par Frehley (vous comprendrez plus loin pourquoi je fais cette précision).
Ozone garde le même état d’esprit que le titre précédent, complètement défoncé quoi. Pas de sous entendus ici en plus, le mec qui aime être défoncé et s’envoler. Franchement avec plus de basses et une guitare un ou deux tons en-dessous, ça pourrait être sans problème une chanson de Black Sabbath. J’adore les refrains où seul le mot Ozone est répété plusieurs fois de suite.
What’s On Your Mind est peut-être la chanson la moins bonne de l’album, même si tout est relatif. En réalité elle est loin d’être mauvaise, juste un peu plus Pop Rock que le reste. Surtout que si on la compare à la majorité de l’album de Paul Stanley, on tient là un chef d’œuvre. Oui bon ben…je n’aime vraiment pas l’album de Paulo. Mis à part, cette chanson est juste un cran en-dessous du reste, c’est tout.
Attention méga-tube ! New York Groove est le single, le fameux single qui rendra jaloux Paul et Gene. Oui parce qu’en plus d’avoir fait le meilleur album, Ace aura vendu le plus de singles et c’est une reprise. A l’origine la chanson a été interprétée par le groupe Hello…comment ça vous ne connaissez pas ?! Bon d’accord ils sont loin d’être aussi populaires que KISS, c’est certain. Mais leur chanson a été écrite par Russ Ballard, membre d’Argent (dont j’ai parlé pour l’album Revenge car il a aussi écrit God Gave Rock and Roll To You). N’empêche que le New York Groove de notre homme de l’espace est foutrement efficace. Une fois écoutée, impossible de se l’enlever de la tête ! C’est la meilleure chanson de l’album avec Snowblind, comme j’ai pu le sous-entendre un peu plus tôt.
I’m In Need Of Love reprend les codes imposés tout autant par Snowblind que par Ozone, à la fois Heavy et complètement défoncé. Il est évident qu’Ace était porté sur la drogue et d’ailleurs aussi sur l’alcool, enfin je dis ça au passé mais je ne serais pas surpris qu’il soit encore toxico.
Je vous laisse deviner de quoi parle Wiped-Out, qui rend hommage dans son intro au fameux Wipe Out des Surfaris. Sans trop de surprises l’ambiance défonce est toujours aussi présente, avec cette fois un petit côté Funky grâce aux guitares wah-wah mais aussi un peu Surf (logique par rapport à l’hommage).
On termine l’album en beauté avec étrangement une piste instrumentale, Fractured Mirror. Ici Frehley prouve qu’il n’est pas qu’un simple rockeur drogué et bourré à la fois. Le titre en franchement bien foutu avec ses couches de guitares aux riffs complexes, c’est à la fois magnifique et assez mélancolique. Fractured servira de fil rouge à l’ancien guitariste de KISS, puisqu’il reviendra sur ce principe en lui donnant des suites spirituelles sur ses albums Frehley’s Comet, Trouble Walkin’ et Anomaly.

Je sais bien que je vais me répéter mais l’album d’Ace Frehley est de loin le meilleur des quatre albums solo de KISS. Il n’y a pas une seule mauvaise chanson ! Chose rare même, ici sa voix est loin d’être mauvaise, ce n’est pas parfait non plus mais il prouve qu’il peut s’en sortir sans trop de problèmes avec un micro devant la bouche. Franchement je vous conseille cet album, j’oserais même vous dire d’oublier les trois autres étant donné de la qualité de celui-ci.
Au final la seule chose un peu dommage dans tout ça, est que le reste de sa carrière solo n’atteindra jamais la qualité de ce premier album. Il avait peut-être mis la barre un peu trop haut avec ce premier effort, du coup la suite ne pouvait paraître qu’un peu en-dessous.
Hairy_Cornflake

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9
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