Ce nouvel album d’Urgehal, qu’on n’osait plus espérer depuis le décès du frontman Trondr Nefas en 2012 à l’âge de 34 ans, constitue à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle.
La bonne, c’est qu’il est quand même sorti, malgré la disparition d’un des membres fondateurs. La mauvaise, c’est que ce sera apparemment le dernier album d’Urgehal ; c’est un hommage à Trondr Nefas qui contient des morceaux écrits par ce dernier avant son décès et sur lequel il aurait apparemment joué quelques solos de guitare.
Il s’agit bel et bien d’un hommage, puisque sur chaque morceau figure un ou plusieurs invités prestigieux, proches du groupe bien entendu. On a donc un vocaliste différent à chaque titre, qui pour la plupart ont également écrit les paroles.
Du point de vue des compos, c’est du Urgehal pur jus, pas de doute là-dessus. Du « satanic black metal » franc et direct, violent et haineux. Trondr Nefas et Enzifer n’ont pas été à cours d’inspiration et livrent une excellente dernière offrande à leurs fans.
Sur le plan des guests, même s’il n’y a pas de plainte à formuler sur aucun d’eux, il faut admettre que Niklas Kvarforth et Nattefrost sont sans doute ceux qui brillent le plus – et je l’avais deviné déjà sur le papier - : le premier, sur un morceau mid tempo ternaire à riffs en arpèges, crache toute sa haine – et Dieu sait s’il en a – et s’époumone à s’en arracher les cordes vocales comme s’il allait crever le lendemain ; un vrai régal ! Quant à Nattefrost, il donne tout également avec son chant très versatile, sur un titre en deux parties typique d’Urgehal, très inspiré.
Lord Of Horns et Psychedelic Evil méritent aussi d’être mentionnés pour leur riffing particulièrement accrocheur.
Les guests que je fus surpris de voir apparaître sont les Cortez de Sadistic Intent, sur la reprise de Sepultura. Je n’ai pas eu accès au morceau – ni à l’autre reprise, d’Autopsy. En effet, à part eux, tous les invités appartiennent à la scène black scandinave (voire norvégienne pour presque tous).
L’album se termine (sans les bonus) sur une note vraiment poignante avec l’outro instrumentale ; et là, on sent vraiment que c’est la fin… Woe, la bien nommée.
En dehors du contexte dans lequel ce disque a été fait, il s’agit d’un très bon album du combo norvégien, qui montre à chaque album une implacable détermination et une rare conviction, armé de titres brise-nuque qui ne peuvent laisser insensible un public nourri au black norvégien traditionnel.
Un grand nom de la scène tire sa révérence avec un dernier jet de haut vol. On gardera donc le meilleur souvenir possible de leur contribution à la scène black metal qu’ils incarnèrent pendant de nombreuses années. Trondr Nefas peut reposer en paix.
Tracklist d’Aeons In Sodom :
- Dødsrite (feat. Nocturno Culto of Dark Throne)
- The Iron Children (feat. M. Shax of Endezzma and Byron Braidwood of Monumentomb)
- Blood Of The Legion (feat. Hoest of Taake)
- The Sulphur Black Haze (feat. Mannevond of Koldbrann)
- Lord Of Horns (feat. Malphas of Endezzma/Hagl)
- Norwegian Blood And Crystal Lakes (feat. Niklas Kvarforth of Shining)
- Thy Daemon Incarnate (feat. Sorath Northgrove of Beastcraft/Vulture Lord)
- Endetid (feat. Nattefrost of Carpathian Forest and Skyggen of Tortorum)
- Psychedelic Evil (feat. Nag of Tsjuder and Diabolus of Vulture Lord)
- Woe (feat. L.F.F. of Angst Skvadron/Tusmorke/Three Winters)
- Funeral Rites (Sepultura cover) [feat. Bay & Rick Cortez of Sadistic Intent]
- Twisted Mass Of Burnt Decay (Autopsy cover) (feat. R.M. of Angst Skvadron)
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