Retour à cette fameuse époque où contre-culture et rejet des contraintes faisaient bon ménage.
Musicalement parlant, c’est à San Francisco que naîtra le mouvement rock-psychédélique, avec une équipe de déjantés de première qui n’hésitera pas à prendre pour nom de baptême la marque des allumettes en carton qui servaient à allumer ses joints : Jefferson Airplane.
Une bande de fameux musiciens qui, dans sa composition culminante (1966/1971), portera très haut le drapeau hippie et son « flower power » de cri de ralliement.
L’usage permanent de toutes les molécules psychotropes en vigueur à l’époque imprégnait autant leurs buvards que leur musique, leur attitude et leurs prestations scéniques, au cours desquels d’impressionnants lightshows mettaient en valeur les seins nus et la sucette de Grace Slick (la chanteuse).
Mais au-delà de l’excentricité et du délirium, on doit retenir l’essentiel, à savoir l’extraordinaire qualité des musiciens réunis dans cet aéroplane multicolore dont le troisième disque, en 1967, est selon moi le chef-d’oeuvre.
L’opus prend la forme de douze morceaux répartis en cinq suites.
Déjà, rien que ça c’est pas rassurant, pas vrai ?
Eh bien mes amis, mis à part deux dispensables fantaisies (dont un interminable Spare chaynge) fleurant bon le trip de LSD, c’est du rock mélodique qu’on entend.
Du vrai, du bon, du bien excitant rock, magnifiquement produit, magnifiquement interprété.
Quel pied !
La basse omniprésente est fabuleuse, la rythmique extraordinaire, les guitares râpeuses et miauleuses à souhaits, les arrangements magnifiques, les chœurs formidables et le chant très inspiré dans ses variations.
Original et enthousiasmant, ce disque, incroyablement riche et parfaitement dans l’air du temps, mérite une très belle place au panthéon (à pattes d’eph’) du rock universel.