Ágætis byrjun par Arcadien
Agaetis Byrjun est le deuxième album de Sigur Ros, sorti quelques temps après Von. Que s'est-il passé ? Plus j'y pense plus je suis persuadé qu'ils ont été influencé par une sorte d'onde cosmique, ou bien ils ont suivi les conseils des gnomes islandais (si, si, ceux qu'habitent dans les volcans aux noms imprononçables)... Peut être qu'ils sont juste doués ? Cette dernière hypothèse que mon esprit cartésien me susurre à l'oreille est la plus plausible, mais franchement... Cet album n'est pas qu'un album composé par un groupe extrêmement talentueux. C'est un ovni, un objet étrange, inépuisable, qui ne semble même pas avoir été composé par des humains, mais plutôt par cet espèce d'embryon d'ange qui constitue la pochette. Il n'y a pas que du talent dans Agaetis Byrjun, il y a une grande part de magie.
Onze chansons, dont une intro et une conclusion. L'intro est composée d'une des chansons jouée à l'envers, la conclusion en est une autre ralentie. Niveau anecdotes, on trouve aussi des violons palindromes (c'est-à-dire que si on met la musique à l'envers la mélodie est la même) sur Staraflur.
Un bruit, pur, comme une pointe de diamant, qui se répète dans un silence complet, puis des sortes de grondements sourds débutent, et une mélodie commence, puis peu après, comme dans un rêve, s'efface, nous laissant seuls avec ce bruit pur. Puis c'est le début de Svefn-G-Englar, dix minutes qui témoignent d'emblée de la virtuosité du groupe. On part dans un rêve, une contrée onirique : à l'écoute d'Agaetis Byrjun, il suffit juste de fermer les yeux pour imaginer des choses fantastiques et incroyables. C'est un rêve engendré par une musique qui ne semble pas humaine (ce qui est d'autant plus le cas pour nous, auditeurs français qui ne parlons pas l'islandais et encore moins le 'vonlanska', langue inventée par le chanteur), pur, beau. Les mélodies sont grandioses, ponctuées d'envolées inoubliables (Vidrar vel til Loftarasa, sans compter ce final ahurissant où tous les instruments s'embrayent ), de mélodies simples et magnifiques (Agaetis Byrjun) et de morceaux sublimement tristes et mélancoliques (Ny Batteri). Mais c'est toujours d'une beauté incroyable : ce qui me stupéfie le plus dans cet album c'est cette capacité de captation, en quelque sorte. L'auditeur est plongé dans l'écoute, il s'échappe, plus rien n'existe sinon cette musique d'une beauté phénoménale.
En somme, un album qui nécessite une écoute attentive et qui commence à livrer ses secrets après une bonne dizaine d'écoutes : mais n'est-ce pas là le secret des albums intemporels ?
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