Qui n’a jamais rêvé de contrées où se mêlent volcan, montagne et grandes étendues blanches, de partir sur ces terres d’aventures sans d’autres buts que faire « un » avec la nature ? Sigur Rós vous emmènera en voyage dans ses morceaux où gronde la guitare/harpe d'un Jónsi armé de son archet et qui de sa voix enchanteresse se mêlent à la montagne. A chaque morceaux des montagnes se réveillent et déplacent leurs énormes masses, réveillant les volcans, c’est là une lutte titanesque qui s’engage.
Perdu parmi les geysers et la lave nous sommes guidés par une musique céleste venue nous sauver du chaos. Cet album à la première écoute c’est une claque, tout le monde n’appréciera pas la voix mielleuse de Jónsi mais oubliant celle-ci il y a une formidable composition musicale, mélangeant divers instruments à des sons naturels qu’on pourrait entendre au coin d’un glacier islandais. Ils parviennent à assembler le tout avec beaucoup de talent créant un véritable hymne à la nature, comme si ses déchainements n’étaient en fait qu’une mélodie. Révélé entre autre par Radiohead qui leur proposait de jouer leurs premières parties, le groupe s’émancipe et a gagné aujourd’hui une notoriété mondiale. Leurs titres sont très souvent repris dans des films ou des pubs, on peut parfois qualifier leur musique de cinématographique. L’album débute d’une introduction apaisante, sur la pochette on peut voir un étrange fœtus et l’intro rappel le son qu’entend l’enfant dans le ventre de sa mère, un bruit sourd continu qui le berce. Avec Svefn-G-Englar il donne vie à l’album, c’est sa naissance. On y est accueilli par la douce mélodie des guitares électriques cajolées par l’archet d’un violon, procédé spécifique au groupe. Ce morceau est sans doute leur plus gros succès, repris dans un tas de films.
Staraflùr c’est un hymne à la joie, on est heureux d’entendre ces violons, vraiment beaux. S’impose Flugufrelsarinn qui poursuit avec des guitares électriques planantes et une petite batterie jazzy, Jónsi toujours au chant dans une langue mystérieuse qu’il a inventée lui-même. Ny Batteri commence en trompette, se poursuit dans un espèce d’engrenage métallique dans lequel retentira une batterie nerveuse, une basse annonce l’orage imminent, on y échappera pas. Hjartaõ Hamast (Bamm Bamm Bamm), morceau plus planant tu crèves. Magistral dans sa composition, il l’est aussi par ses montées en puissance qui donnent le frisson. Dur de se relever après la baffe qu’on vient de prendre avec ce morceau et pourtant Viõrar Vel Til Loftárasa nous emmène encore plus loin, dans une aventure en terre sauvage, pendant tout le voyage on ne peut s’empêcher de sourire face au paysage qu’on découvre, un morceau qu’on gravit pour atteindre les sommet du Post-rock, ni plus ni moins. Les violons se déchire dans les grondements des guitares et la batterie pourtant nerveuse se fait discrète, nous laissant savourer la beauté des instruments. Poursuivant, Olsen Olsen c’est le calme après la tempête, une petite flûte nous accompagne pendant le morceau, ensuite s’y mêlent les voix de femmes et d’hommes, des chœurs fusionnant à la symphonie qui s’étale. Le titre se termine par un enregistrement où l’on distingue des voix de personnes, on devine un marché, le tout toujours bercé par cette flûte. Ágaetis Byrjun est le dernier morceau ou l’on entendra la voix de Jónsi, il nous quitte de sa plus belle voix, laissant un morceau expérimentale le suivre. Avalon, instrumentale, expérimentale et dramatique. Ainsi se termine l’album, des sons inquiétants, une respiration puis plus rien, une fin intrigante.
Un groupe que l’on peut étiqueter Post-rock, Sigur Rós fait rêver, transporte et ne s’oublie pas. Une musique aussi belle que le pays dont elle est issue, une éruption musicale.
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