Mélancolie…Que reste-il de Mylène Farmer ? Et bien il reste la mélancolie. Un spleen insondable, qui a forgé l’univers, et le son de notre star frenchy, un cas complètement hors normes (en France), très hors monde, hors du temps, et pourtant un succès avec son public qui ne faiblit pas. C’est tellement décalé comme univers qu’on se demande comment elle a fait pour subjuguer son monde à ce point. Comment ça a pu marcher, ça ? Heureusement, il y a les arrangements de son Laurent adoré. C’est du solide derrière. Sans ça, sa petite voix fluette de petite fille diaphane, on s’en lasserait vite. Gonflée, doublée, cette voix devient aérienne…mais pourquoi j’ai voulut écouter cet album au fait ? Je ne suis pas spécialement fan de la dame. J’attends. J’attends, et soudain j’entends : Ainsi Soit Je.
C’est pour ça que j’ai voulut écouter cet album. Pour ce morceau. Le seul morceau où la pop puissante, (il suffit d’écouter la basse), s’accorde à merveille avec des arrangements d’une exigence de musicien classique, et arrivent à réchauffer la froideur des synthés. Heureusement, car ces synthés sont lourds, et vite barbants. Franchement, le son des synthétiseurs était affreux, à l’époque. Enfin un morceau où on entend autre chose. Les possibilités vocales d’une chanteuse qui ne fait pas que susurrer des chansons sentimentalo-romantiques. Elle est capable de monter dans le registre mezzo léger, pas mal. Magnifique morceau, translucide, lumineux, et interminable. Plus de six minutes…qu’on se dit que ce n’est pas grave, tellement le morceau est bon.
Sans Contrefaçon, c’est comme à l’époque. C’est amusant, sans plus, le tube à la Farmer. L’Horloge, qui ouvre les débats, m’a fait penser à un générique télé. Là, le côté pro mais formaté des arrangements se fait sentir. Le métier classique, c’est beau, mais ça ne s’accorde pas avec tout. Et les autres compos sont un peu datés. Un univers original, inattendu, très poétique dans l’intention. Quelqu’un qui arrive à faire sonner un morceau comme Sans Logique, de façon baroque, malgré les sons synthétiques, ça mérite un peu de respect. On peut jeter une oreille dessus sans crainte.
Par contre la reprise, Déshabillez-Moi…Comment dire ? Elle aurait put s’en passer.
Allan, c’est un morceau emblématique du style Farmer. Un morceau pour les filles en désamour, et pour les garçons désenchantés, proches du suicide, plus concernés par les tourments intérieurs, que par les chiffres du chômage, ou la chute du déficit budgétaire. Pourvu Qu’Elles Soient douces, c’est pas mal. C’est encore quand elle nous fait son numéro de charme que ça fonctionne le mieux. Et le refrain qui reste sans réponse. Pourvu qu’elles soient douces, d’accord…mais quoi ? Question sans réponse. Question existentielle, plus importante que les chiffres du chômage, la crise du pétrole, la crise du capitalisme…Ainsi soit-elle.