"I had so many breakthroughs..."
Non, tu n'as pas démérité, David. Suivre Ziggy s'annonçait casse-gueule : tu aurais pu pondre un deuxième concept album foireux, comme certains de tes collègues l'ont fait en voyant que le tien était une merveille (je pense hélas à Bolan et son Zinc Alloy And The Hidden Riders Of Tomorrow). Au lieu de ça, aladdin sane offre une collection de chansons, un album dans sa conception classique. Et bon sang ça suffit pour faire une merveille d'album, avec des titres plus forts, plus rapides et plus méchants que Ziggy, mais aussi des plus alambiqués et savoureux, avec une reprise ou une nouvelle version d'une chanson par ci par là pour rajouter les dernières briques à paillettes de l'édifice.
J'ai aussi une autre raison un peu plus farfelue d'adorer cet album : je ne peux pas m'empêcher d'y voir un duel constant entre Mike Garson (la nouveauté de cet album) et Mick Ronson, une sorte de duel qui catapulte cet album dans la stratosphère. Je me doute bien que c'est mon imagination à l'oeuvre, mais regardez comment sont construites ces chansons, la guitare et le piano se suivent, démontrent tour à tour leur virtuosité (Watch That Man ou le piano apparaît en fin, ou, exemple suprême, Lady Grinning Soul, avec la guitare acoustique qui arrive par dessus le piano, et ensuite le duo des deux instruments, à l'unisson...). Bref, du pur bonheur, Bowie impérial.